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Ceci n’est pas un exercice de style. Ceci n’est pas une entreprise de recyclage afin de remplir une escarcelle d’inspiration vide. Ceci n’est pas le nouveau diagramme de soin auditif dans lequel on tenterait de nous faire avaler à une fréquence définie des opiacés et autres décontractants, comme a essayé de le faire très grossièrement la fille qui a tué la reine pour essayé de se muer en homme. Ceci n’est pas non plus la somme des travaux de fin d’études d’un geek qui aurait jalousement récupéré sur les brocantes dominicales les anciens objets électroniques qui font bip bip, plutôt que de s’adonner à une passion plus récréative comme le molki, jeu avec lequel nous pouvons aussi créer des rythmes, là boisés avant d’installer cette pyramide d’avant la destruction.

De rythme, il est en est fortement question ici. D’ailleurs il tient la vedette, sans pour autant se la jouer comme pourrait le faire le graphisme d’une PS4 face à celui d’un Commodore 64. Il est là, et est constitué de bruit d’une époque pendant laquelle nous rêvions à un monde futur sans fortement sur les routes, sans maladie. Tel un facteur Cheval, Bololipsum recycle, à ceci prêt qu’ici la musique est savamment ordonnée, les boucles et les sonorités diverses finissent par constituer des trames mélodiques. Musicien éco responsable, créant dans une économie de moyen assumé et réelle, il nous fait oublier ce qui pourrait n’être qu’une posture, construisant des titres aux influences diverses, aux teintes variées, à la qualité frisant l’excellence.

Cela vous surprendra de dodeliner sur des sons qui faisait parfois le malheur de vos oreilles quand dans un quelconque trajet en RER un môme essayer de gagner la planète stantor (planète sur laquelle un morceau comme « todo est en las Fuentes » est en tête des Charts) avec son vaisseau, le son à fond, au détriment du calme du lecteur ou du dormeur que vous souhaitiez être. Mettre de la beauté et du sens là où nous étions beaucoup à ne voir qu’une façon mercantile et sournoise d’abrutir nos têtes blondes, ce n’est pas une mince affaire, mais Bololipsum relève le défi, finissant lui même par nous faire perdre la raison avec des titres aussi divers que « Ami Tomaké » « un singe dans l’espace » ou encore le jovial et mélancolique « Illi ».

t.e.e.l.f est un disque électronique avec un cœur battant qui à l’image de ce que faire Molecule, capte, recycle, pour avancer sans pour autant bruler l’avenir, et c’est tant mieux, car l’horizon pourrait bien être radieux pour ce compositeur responsable et rêveur.




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