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L’animalité dans la musique est plutôt bonne conseillère quand elle sait se départir de son penchant plus obscène, voire carrément inécoutable, la bestialité. L’animalité prend presque des contours royaux quand elle se caractérise par la félinité, cette forme de tension qui entraine une démarche tout en retenu, les muscles en alerte, l’œil faussement distant, la pupille irrésistiblement obnubilée par une proie, fixant l’horizon quand celui-ci est un point d’alerte maximale.

Animal Youth, trio nous arrivant tout droit de Belgique est un animal a sang froid à la démarche féline. Il y a chez Guy (dont la voix n’est pas sans rappeler par moment Damon Albarn), Jérôme et Hugo une tension évidente qui n’interdit pas au groupe une souplesse incroyable lui donnant le droit de signer des tubes imparables comme le « Feeling » hymne curienne qui aurait était adoptée par les petits enfants de l’after punk.

Jamais noire, la musique du groupe sait jouer des orientations du soleil via un synthé, jamais omniprésent, toujours placé au bon moment, comme un bon chasseur.

« Animal », premier album avec un premier EP du nom de « Youth », est un disque absolument remarquable et addictif, ce genre de disque qui saura nous accompagner toujours avec un plaisir intact, car il répond aux instincts primaires des amateurs de musique indépendante, offrant sa dose d’inconfort, d’énergie, de radicalité avec cette pointe de noirceur (La basse sur « Sunday » est mille fois entendue, mais son effet reste dévastateur quand elle est la pythie d’une rythmique se plongeant dans une dévotion chamanique) qui fait que nous ne serons, et Animal Youth également, des gens à la mélancolie sauvage et féline à la fois. Énorme coup de cœur.




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