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Soyons brefs, n’y allons pas par quatre chemins, allons droit au but, My Invisible Friend ne fait rien de ce qui n’a pas été déjà fait. Les trois titres de leur EP sont des cas d’école (celle révolue du tatapoum libérateur de cortex vautré dans les pensées estudiantines) que nous ne croisions plus que lors d’une célébration nostalgique des concerts qui pouvaient faire des économies de lumières tant les regards se sentaient absorbés par la pointe souvent arrondie de nos chaussures divorcées du cirage, ou qui se figeaient dans nos paupières fermées comme pour attacher les volets de nos âmes une fois la transe entrée dans nos têtes.

En 33 minutes et 3 morceaux, My Invisible Friend c’est quand même 3 bonnes raisons de ne pas couper les cheveux en 3 d’y aller par 3 chemins, en gros d’y aller aussi franco que je peux le faire ici avec des expressions. La première c’est que dans cette société du tout divulgué, du tout commenté, du tout désapé, écouter de la musique sous un nuage de fumée, de nappes est presque un acte frondeur, libérateur. La deuxième est que ce qui pourrait ressembler à de la facilité dès lors que l’on considère Woodkid comme le nouveau Mozart, est en fait une prouesse bien plus complexe que le simple fait de tirer un élastique sans quand celui-ci finit par lâcher. Et la troisième est que même si les années estudiantines sont maintenant lointaines, le cortex a toujours besoin de se faire piétiner, labourer, égratigner, lessiver, comme on le ferait pour le coeur via un massage cardiaque.

Si ce EP ne réinvente rien, il a l’art de transformer la fusion du temps et ses miasmes gloutons en une langue comme vitrifiée et étirable à l’envie, profitant à des bras frappeurs qui pourront l’écraser et la distendre afin de confectionner un totem comme une ode au temps où pour son vernissage nous prendrons garde de ne pas cirer nos chaussures. My Invisible Friend in my head.




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