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Difficile de résister au charme cajoleur de Requin Chagrin. Un nom à prendre très au sérieux : requin, pour les jolies morsures que provoque cette musique irrémédiablement accrocheuse ; chagrin, pour la voix un brin maussade de Marion Brunetto. Avec clairvoyance et lucidité, ces huit titres permettent de redécouvrir le sens originel du mot « pop » : contours soyeux, tubesques même (la vieille copine « Adelaïde » ou « Ciao Rubello » - mais nous pourrions tous les citer), et mélancolie apaisée en amont. De ces oppositions naît la force de ce premier album que seuls les cyniques et les blasés n’aimeront pas. Car ici, les guitares surfs (corrigées par l’axe indie-pop 86 / 90 – des June Brides aux Chesterfields) offrent une cadence souvent enjouée, titillant toujours la fibre adolescente (avec passage obligatoire chez le confessionnal – « Alysson ») ; pendant que Marion, dans une texture neutre échappée des années 80, semble balancer des mots acerbes avec résignation et fatalisme. Troublant…

Dénué de cynisme, comme un hypothétique livre de la Bibliothèque Rose pour adultes avertis, Requin Chagrin (d’amour ?) représente, à sa façon, le pourquoi nous écrivons aujourd’hui sur le rock. Pour à nouveau ressentir l’émotion cathartique des émois collégiens (The Smiths, The Go-Betweens, Felt) tout en s’abreuvant de refrains universels, de mélodies à conserver jusqu’à ce que la mort nous sépare. Partant de ce feeling, Requin Chagrin, c’est une évidence, va bouleverser le cœur des garçons et des filles romantiques (autrement-dit : de tous).




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