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Je me croyais le plus confortable des heureux, je croyais posséder les sons, bien ancrés, chacun dans mon petit inventaire sensoriel, dans des petites caisses de plexiglas en ordre dans mes tiroirs si bien aménagés par ordre alphabétique et même par couleur de son, les exotiques dans des oranges, les dream dans les bleus et mauves, les intimes dans les blancs, tout ça si bien plié sans froisser dans les armoires et débarras de mon ouïe, meubles de mon âme. Mais voila, vient le ménage de printemps, il faut toujours qu’il y en est un, ou une, dans ce cas, qui vienne chambouler mon petit logis auditif et foutre en l’air le petit confort, le douillet sofa me brule la peau, la table s’ébranle comme cheval sauvage et vole les mets et les chandeliers d’or. Même les portes claques. Alice ne me laisse pas en paix, Alice s’immisce, et me voila dévissé… et joyeusement sans queue ni tête.

Parce qu’il est dur de fixer des mots sur cet ouragan tantôt doux comme cruel tantôt sirène comme femme, bois puis asphalte, éléphant et papillon, mais sur le fil d’Ariane du bon gout, qui fait qu’elle seule sache le chemin de son travail, et sait où elle va, en nous, profondément en nous, elle berce sur Where do we go a colorier les salons Rythm’and blues et a rendre jalouses certaines voix d’ébène et vous avale une fois endormie d’un perfect stranger a faire pâlir des DJs. et Dépêche Modistes. Alice touche à tout ?, à tout ce qui lui plait, du moins, il faut butiner pour piquer, et utiliser sa voix autant pour miel que pour venin.

Qui est cette créature intemporelle, entre eighties électroniques et 3000 inter-sensoriels ? Bien que plus portée en ses jeunes années sur l’art en toutes dimensions, dessins and Co, voyageuses aux Orients, musiques de films, instruments de toutes originalités… Dieux, tout ça en si peu ? Elle a même le temps de sortir un premier disque, ébauche et esquisse d’artiste, en 2010, « No one ever Knows » (les titres phrases seront-ils la réponse a l’énigme, si oui, pourvu que la réponse soit très longue), disque d’amour entre électrons et écorces d’arbres, entre électricité et vents parfumés, et produit par Monsieur Caple, please, avec des doigts jouant par-ci par là entre un Tindersticks et un Divine Comedy, carte de présentation si il en est, C.V .lumineux.

Et voila notre Alice, chambouleuse de mes siestes émotionnelles, mi Kate bush, mi Lykke li, mi mille femmes, mi mille esprits, mi monde entier, guerrière osée, frêle intimité, étendue sur un nouveau disque, plus contrasté et plus libre, dans le sens qu’elle voyage sa voix sans âge entre ombres et lumières comme elle veut, sans se soucier si ce fil de gorge est air ou plomb, jouant des zigzag de style sur des compositions(12 va-et-vient) tant différentes qu’elles composent un opus compact, intense, en mouvement perpétuel. La voix n’est pas la seule a jouer, les thèmes sont des ondes de séismes qui propagent des bonheurs comme des cicatrices, joue l’organique, joue l’instant, joue l’état d’âme, joue la musique sur nos armoires aux objets bien rangé, il faut tout dire, le miel et le dard, que ce soit troublant, que ce soit intéressant, et que cela vienne mélanger dans mes caisses de plexiglas les couleurs et les lettres d’alphabet, et ne pas me laisser en paix.

Elle a tant de rêves que même les nôtres sont sien.




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