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Un seul mot me vient à l’esprit quand j’écoute Peter Kernel : ovni. C’est un putain d’ovni qui débarque dans mon salon (mais un ovni bienveillant). A l’écoute de ce nouvel opus, je me sens chez moi dès les premières secondes, tout comme le jour où j’ai découvert ce groupe atypique, qui ne l’est finalement que dans sa façon si personnelle de nous inonder les oreilles et les tripes. Car leur formation est plutôt simple, guitare, basse, batterie, samples, deux voix. Ce sont des raconteurs d’histoires, leur histoire, leur intimité. Ils nous livrent ici, comme dans leur pécédent album White Death & Black Heart, des compositions à fleur de peau, très personnelles d’où une noirceur blanche et tribale en ressort. Tout semble si simple et si ressenti chez Peter Kernel qu’aucune comparaison avec d’autres groupes ne me semble pertinente. Je noterai, malgré tout, une similitude (Keep It Slow) avec un certain trio italo-asiatico-new yorkais mais chut. Leur univers noise et torturé laisse parfois la place à un moment de grâce, avec It’s Gonna Be Great, qui amène une touche de douceur et un message d’espoir. Les voix de Barbara et d’Aris sont merveilleusement accordées et on notera un gros travail sur les ambiances. La basse omniprésente et les riffs de guitare acérés et catchy nous font voyager dans l’espace et dans leurs entrailles écorchées. Comme une turbulence atmosphérique, leur son est épuré et plein à la fois. La voix appuyée et haut perchée de Barbara est comme un appel au secours auquel Aris répond, et de quelle façon. Trois ans après leur dernier opus ils nous reviennent tels qu’ils sont, fidèles à eux-mêmes. Ils font du Peter Kernel et sonnent comme du Peter Kernel. A Découvrir Absolument.