Je ne me suis jamais autorisé le moindre mot sur the arcade fire. Il faut dire aucun son ne sort de ma bouche à l’écoute des canadiens. Si la joie peut tétaniser, je frôle le bonheur paradisiaque, et si dans le même temps je pense à crier mon bonheur de mon inévitable mort, je frôle alors l’écoute abusive, mais au combien délectable de Funeral. Imaginez que depuis début juin U2 ouvre avec ’arcade Fire. Bono et sa bande de sauveurs du monde, rentrant dans les stades avec la mort au trousse et le précipice d’un mur humain en face ? Funeral m’aura fait comprendre (il était temps) que la violence même physique peut, pour peut qu’on refuse de la canaliser autrement qu’en musique, rend les sueurs froides aussi chaudes que de la lave en fusion. Ce EP post Funeral, n’est pas l’intronisation de the arcade fire dans le monde du commerce et de ces profits à basculer rapidement, ce EP montre un groupe au bord du volcan qu’ils finiront par habiter, un groupe escaladant les parois, laissant, à l’image des porteurs des expéditions dans Tarzan, du monde en route. Rien de funeral ne pointe ici à l’horizon, mais les éraflures, les crises, les larmes, la joie et les peines sont formidablement attablées pour ce festin royal que nous offre ce groupe, qui aura redonné de la voix à bon nombre de personnes. Les mots des maux. N’en jetez plus, le plus grand groupe du monde chante et danse la fin comme personne. Mes remerciements humides et éternels d’exister.