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La provocation est un art peut être trop consommé, devenu aussi convenu que de respirer, à telle enseigne qu’en absence de celle ci elle est contrebalancée par son manque. Mettre un nez rouge à la Joconde, exposer un bidet, porter un T shirt Halliday à la route du rock, ou bien ici avec Persian Rabbit d’affubler des oreilles de lapin à une femme en burka, c’est d’un tel commun que les réacs sont les nouveaux provocateurs.

Le problème avec Persian Rabbit est que derrière la provocation nous peinons à trouver du sens, du son, du sel de l’envie. Aux commandes de ce « super groupe » des membres de Ed Wood Jr, Two Left Ears et Gree Vaughan. Si le style pourrait s’apparenter à un post rock de chambre qui parfois monterait le son sous des bombardements, celui ci touche à une limite qui pourrait horripiler même le plus subversif des chroniqueurs musicaux, le chant horripilant de Djavanshir N., sorte de lapin Duracel du chant, que nous aurions équipé d’une pile nouvelle génération. Imaginez GYBE accompagné du chanteur de Europe ? oui je sais c’est provoquant, mais qu’imaginez de plus en entendant ce chant dégoulinant sur le très beau « Ginger » comme un tag misérable sur la porte vermoulu de la roulotte d’un clown triste et mélancolique.

Alors plutôt que d’affubler des oreilles de lapin à cette burka rose, Persian Rabbit devrait mettre des oreilles d’ânes à son chanteur et le mettre au coin, car le chant provoquant notre irritation ne doit pas gâcher un disque qui aurait mérité un meilleur sort qu’une ironie facile, et tellement commune.




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