Il doit y avoir une route qui nous est dédiée, un chemin qui nous donne des indices sur ce que l’on trouvera au moment du repos. Avant la première écoute de each day a lie, je sortais d’une exténuante suite de disques plus tristes les uns que les autres, une lente agonie de mon moral. En ce matin je parvenais enfin à me prendre en main et à me plonger dans le premier disque me semblant abordable autrement que par le versant émotion. Fouillant de façon aléatoire dans ma pochette (la célèbre pochette à cd) je tirais le cd de Ainara Le Gardon qui s’avérera le choix logique, la suite irrémédiable à cette mélancolie qui me poursuit depuis mes premières écoutes de Nick Drake. Impossible dés lors de ne pas penser aux walkabouts sans la grandiloquence parfois punitive qui entour des morceaux à la froideur salvatrice. De ses chansons frêles Ainara ne garde que la colonne vertébrale, privilégiant l’instant à la durée, portant les mots avec la délicatesse d’un porteur de pierre précieuse. Les contours sont définis, mais la décoration est l’œuvre d’un artiste en faux-semblants. On croit au dénuement et se sont des floraisons discrètes qui accompagnent un "without" final sans commune mesure sur cette route décidément mienne. Petite info en passant, le producteur est Chris Eckman.

Winslaw lab