Même si la surprise est aussi une joie, une pépite dans nos vies monotones (oui car nous en connaissons la fin) je dois bien avouer que retrouver en son ce que la pochette d’un disque me suggère, cela a parfois la faculté de me remplir d’un plaisir que seule la vision d’une mésange donnant à manger à son petit me donner.
Avec « Without », le nouvel album des transalpins de There Will Be Blood », l’illustration est en adéquation avec la musique. La pochette est tirée d’un tableau de l’américain Jeff Jordan. Comme le suggère la peinture nous sommes à la campagne et le blues est une musique qui se fond avec l’imagerie des agriculteurs américains.
L’agriculteur au premier plan garde un animal sorti de l’imaginaire du peintre, un croisement entre des chevaux et des taureaux, animal aux pattes innombrable, aux paires d’yeux aussi nombreuses que les décérébrés consuméristes un jour de sortie d’une nouvelle console vidéo. Cet animal est à l’image de la teinte du blues du groupe, massif, lourd, offensif mais docile dans la fond, car TWBB maitrise son sujet. Certes parfois nous prenons un vilain coup de corne, notre estomac se voit prendre des uppercuts sauvages qui nous mettent dans l’état d’un mélomane averti à l’écoute d’un morceau de Woodkid, mais tout reste sous contrôle. Et le tout est coloré, presque chaud, et c’est le cas d’un disque qui pourtant remue pas mal la fosse à purin.
Ce « Without » est un disque de Cowboy qui se seraient reconvertis dans l’agriculture. C’est rude, parfois la tension a du mal à être contenue, mais en définitive c’est la vie et le bonheur de voir celle ci s’ébrouer telle une poule à huit têtes.