On avait laissé Lozninger écrivant des chansons pour sa fille, lui faisant le plus cadeau possible après la vie, créer encore, même si c’est immatériel. Sa fille a probablement grandie, mais Lozninger n’a pas perdu pour autant la volonté de ne pas trop brusquer, même si elle aura probablement du mal à s’endormir aux premières notes de « Flotation Lines ». On pense parfois à Beck tout au long de ces cinq titres, surtout sur « If You Ever » qui pourrait durer une éternité sans que l’on en soit tordu par l’insatisfaction. Avant tout folk, ces chansons sont habillées de lumières et de poussières d’étoile, des enluminures simples et éparses, mais toujours posées ici avec patience et goût. Une impression de fatigue ou de renoncement peut transparaitre sur « The Rules » sorte de marche religieuse qui conduit certes à la fatigue mais aussi à la pureté. A l’arrivée après le silence de la délivrance, un cadeau comme un fantôme, nous rappeler que Lozninger est un raconteur d’histoire dont le premier auditeur est sa guitare. Un cadeau de plus.