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"Prettler in the dark" avait laissé dans ma mémoire bien plus qu’un souvenir, il m’a longtemps hanté, rageant à l’idée que ce disque si court pouvait être le seul d’Alina Simone. C’est avec surprise que je retrouvais Alina au chant et à l’écriture d’un album en duo avec le compositeur Kevin C. Smith sous le nom de The Artificial Sea. Il ne m’en fallait pas plus pour dévorer le disque comme un survivant de lost se jetterait, perdu sur son île, sur des caisses de bordeaux à la dérive. La dérive des continents, responsable de l’insularité ne m’en voudra pas de la traîner devant les tribunaux afin de me rapprocher de cette île le plus possible, de cette ville loin du monde des fades. Dés "gloryhole" (titre à méditer messieurs dames) nous retrouvons la voix de cette jumelle vocale de Chan Marshall, mais si loin du folk, si prêt de Portishead ou du meilleur de Bjork. On chavire sur cette île, car l’album est volontairement aguicheur et les morceaux les plus directs cassent nos amarres. La basse de "the light of 1000 television" danse main dans la main avec le désespoir, alors que "Tunnel vision", joué avec la boite à rythme d’arise therfore réchauffe les corps en les collant. En avançant le propos s’épaissi, comme si cette île densifiait sa végétation, sa faune (l’envoûtant vor) sans aucune balise autre qu’une rythmique minimale. Si l’écoute de ce disque provoque des réactions elliptiques, c’est qu’il suggère beaucoup plus qu’il avance à l’image de cette voix en mal d’assurance, fragilisé à chaque instant même lorsque le terrain parait conquis d’avance (outpost touchant). Après l’ovni Hoepffner, travelling music se spécialise dans l’intriguant. La possibilité d’une île.

Travelling music




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