Maria blonde fait de l’émo noise depuis 99, c’est-à-dire une musique saignante pour les oreilles. Paré d’une réputation plus que flateuse la sortie de ce LP devrait permettre au groupe de passer un palier. Une presse alternative voyant en ce disque une sorte d’avenir du rock français bien coupant, avec des morceaux d’émotions à l’intérieur. Ici on sera plus mesuré. Maria blonde exprime sa rage, certes, mais pourquoi hurler celle-ci, faire du cri le seul vecteur compréhensible de la rage. Ce chant lourd, parfois très lourd……..(est ce d’ailleurs du chant ?) termine même par phagocyter (difficult things to hear)des compositions au combien remarquable. Ode en est la parfaite illustration sur des arpèges simplistes et terreau d’une montée sonique, une batterie metronomique installe un climat oppressant faisant des paroles et du chant un décorum sans intérêt. On pense à tout, un art de la destruction ou une gaucherie assumée sur un morceau nécessitant une tonalité blanche. Dans l’atmosphère maria blonde fait preuve d’un doigté étonnant au milieu de ce son souvent lourd et épais. Une basse lourde contrarie souvent des arpèges légers d’une guitare luttant par la même contre une rythmique sadique. Une montée en puissance (it’s time to know) avec dispute en guise de liaison. My prayer réussi le passage au noir, une parfaite mise en situation de laquelle le morceau se détache, quittant l’atmosphère lourde pour le plomb dans une otique charmeuse et entraînante. Et puis tout s’arrange tout s’explique (empty headed) sur une noisy pop sans lourdeur gastrique, un pavement dans la lumière d’un néon réducteur de tête. On chavire de nouveau sur I regret now, lancinante et plaintive comme une vague clonée sur la coque d’un bateau à la dérive. Mélancolique et angoissant, maria blonde sans réellement mériter la cohorte de chronique dithyrambique, dispense via ce six titres une bonne raison encore une fois de faire un tour chez Odette production .