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Six ans après un premier album folk évoqué en ces pages (« à partager autour d’une bière noire, avec des amis à la peau burinée par le temps et les affres »), le duo Ronan K., soit Ronan Keromnes et Stéven Rougerie, devient trio avec l’arrivée du percussionniste / choriste Nicolas Delaqueze, fait peau neuve et sous l’alias From Grey publie un nouvel opus que nous attendions l’oreille ferme, charmés que nous fûmes il y a quelques semaines par une écoute rapide nous ramenant aux riches heures de Frightened Rabbit et The Lumineers. Car oui, à l’instar des deux groupes précités, l’enthousiasme mélodique de From Grey est contagieux et nous entraîne, à coups de guitare folk, de banjo, de piano, d’orgue, d’harmonica, d’harmonies vocales et de rythmiques enlevées, dans un americana vivace autant que fantasmé, à la lisière du bluegrass, du folk et du rock 50s. Dès l’ouverture, le lumineux Soldier emporte l’adhésion : dix compositions durant, de Salem City et ses refrains fiévreux à Pictures Of You et son irrésistible introduction psyché, en passant par la ballade hantée This Life Is Not For Me ou le proto garage Ice Storm, le trio nantais enjambe l’Atlantique et explore / explose un registre spacieux qu’il semble néanmoins connaître comme le fond de la poche d’un Bob Dylan ayant convié à la fête Roy Orbison, Tom Waits et les Violent Femmes. Maîtrisé de bout en bout, accessible et lettré, mélancolique, solaire, porté par une interprétation sur le fil du rasoir, To Dust mérite toute notre affection, ne serait-ce que pour compenser la surdité des labels, qui eussent porté plus loin et plus haut la bonne parole de From Grey.




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