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Si les artistes survivent à la fluctuation des modes, c’est à l’intemporalité de leurs œuvres qui se perpétuent, un écho du passé qui résonne entre pierres tombales et colonnes de marbre. Hélas, les disques les plus obscurs ne profitent que d’un succès tardif, voire posthume. Quatuor italien fondé en 2020, Bosco Sacro est le transfuge de formations underground ayant creusés dans les strates de la musique ambiante. Certes, cet acabit musical peut désorienter. Il est même couramment admis que les tempos lents sont parmi les plus difficiles à exécuter. Il faut une maîtrise métronomique quand la rythmique est quasi-imperceptible, seule la pulsation issue des entrailles de la terre, rejoint celle du coeur.

A la surface de la pochette, se greffent des gerbes de détails, des effigies mystiques, des symbôles hallucinés, et dans cette profondeur nocturne, une voix, un chant absolu, celui de Giulia Parin Zecchin. La parution de Bosco Sacro est restée incognito. Quelques médias épars se sont aventurés à explorer l’entièreté du disque, celui-ci contient justement de véritables moments épiques, dès l’entame de Ice was pure, la dérive se fait toute en nuances. La transmutation des éléments passe du glacial à la poussière (Be Dust). Les guitares sont diluées dans un équilibre d’éternité cérémoniale. Les parties vocales éthérées évoquent Holy Fawn, Chelsea Wolfe. Fountain of Wealth poursuit son incursion au sein des éléments, le titre constitue le point essentiel de l’album. On pourrait admettre une sorte de fatalité dans chacune des compositions de Bosco Sacro, mais il est une douleur qui ne va jamais jusqu’aux pleurs, elle est une introspection libératrice qui se révèle être thérapeutique, nous rappelant quand nous rampions sous un ciel de feu, en quête d’une destination, d’un lieu sacré.

Crédit photo groupe : Michèle Canevari




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