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Je suis désolé de vous l’annoncer, contrairement à moi, votre été ne sera pas terrible. Pas seulement, car vous allez devoir recouvrir votre visage laissant sur celui-ci une marque de bronzage qui pourrait donner à votre face le loisir de se transformer en drapeau de l’Autriche. Non, il sera décevant, car contrairement à moi, vous ne pourrez pas profiter du nouvel album de Meridian Brothers qui ne sortira qu’à la fin de l’été, alors qu’à lui seul, il fera danser notre nouveau Premier ministre rigide comme une bimbo le corps possédé par des rythmes endiablés comme surgissant d’une fête paganiste ou religieuse dans une secte joviale (Puya Del Empresario). Mais pour comprendre ce disque, il faut d’abord faire de l’histoire et écouter le groupe quand il parle du point de départ de ce disque "Après le très acoustique « Dénde estâs Maria ? » j’ai décidé de tenter une nouvelle expérience en prenant comme référence le légendaire groupe * Cumbia siglo XX et sa vision futuriste de la cumbia des cotes caribéennes dans les années 1980. Avec d’autres groupes comme Grupo folclorico ou 2000 Voltios - sortis principalement sur les labels Machuca et Felito Records - ils ont apporté une nouvelle vision de la cumbia et ils l’ont fait avancer dans de nouvelles directions. Cette nouvelle cumbia des années 1980 combine basses funky et rythmes plus modernes pour engager la musique traditionnelle dans de nouvelles voies, disco voire même rock, en adaptant la cumbia au contexte urbain et à la modernité »

En modernisant son patrimoine musical, le groupe colombien originaire de Bogota ne réalise pas une transformation radicale, mais fait voyager la Cumbia dans une sorte de faille temporelle, remontant le temps, celui-ci habillant des différentes époques le couloir dans lequel le groupe avance. Plein de tendresse pour son patrimoine, Meridian Brothers pourrait bien damner le pion à une pop occidentale formatée, gagnant même les corps souvent rigide du continent de l’after punk (« Cumbia de la Amistad » comme le point de départ d’une version de Joy Division en Cumbia, sans la morgue de Nouvelle Vague). En cette période très spéciale où nous devons laisser entre nos corps une distance, Meridian Brothers créé un espace entre ceux-ci, plein d’arabesques à créer avec nos bras, rapprochant nos jambes le temps de déhanchés pourvus d’un sens presque politique (« Cumbia de la Amistad » a les caractéristiques de la trame d’une chanson contestataire, d’une marche pour la lutte) . Le disque de l’été, une évidence. Un des disques de l’année, une vraie probabilité. À danser absolument. Culture Pop.




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