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Dès 1990, Karl Bartos abandonne la stagnation Kraftwerk et son intimidant binôme Hütter & Schneider. Néanmoins, sous l’intitulé Electric Music, le musicien poursuit cette quête d’une électronique futuriste, avec un visage certes plus pop (notamment sur le superbe Esperanto – 93 – qui vit Bartos collaborer, sur deux titres, avec Andy McCluskey – from OMD). En 2000, afin d’annoncer un premier album sous son propre nom, Bartos publie un single qui, à cette époque, n’avait rien à envier aux ténors de la French touch : « 15 Minutes of Fame », tuerie électro-pop warholienne que l’on continue d’écouter avec régularité et fétichisme. Peut-être Bartos a-t-il trop attendu avant d’éditer Communication, qui interviendra trois années après le choc d’un « hit » bizarrement confidentiel ? Ou bien, plus prosaïquement, Karl Bartos, en 2003, dut faire face à une déloyale concurrence : l’inespéré comeback de Kraftwerk – avec un reboot du maxi Tour de France. Logique malchanceuse quoi que prévisible : les médias, plutôt que de relier l’album de Bartos au (bon) réchauffé kraftwerkien, ignorèrent le premier pour souligner l’effet nostalgique du second.

Disque mort-né, pas écouté, peu commenté, Communication bénéficie enfin d’une réédition qui, on l’espère, permettra de mieux faire comprendre les intentions de Bartos à l’orée du faux bug des années 2000. Car cet album poursuivait les multiples questionnements kraftwerkiens liés à la robotique, au dialogue informatisé, aux relations humaines dorénavant technologiques. Voire même : Communication aurait fait un très digne successeur à Electric Café (vrai faux dernier opus des robots de Düsseldorf). Rythmiques et claviers, hier comme aujourd’hui, rappellent forcément ce qui se produit de mieux en matière d’électro-pop vintage, mais avec une sonorité un peu à part. Comme si Karl Bartos détenait les clefs du studio Kling Klang et s’y réappropriait la formule magique. Autrement dit : une texture musicale maintes fois dupliquée, voire développée depuis par beaucoup, mais qui, dans les paumes des initiateurs, conserve une rondeur précise, une chaleur identifiable, une signature au secret toujours bien gardé…




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