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Si vous ne vous êtes toujours pas remis d’Aldous Harding, je vous présente Verdiana Row (sur « Time is Circular » le lien est évident, jusque dans la façon de prononcer la dernière syllabe des mots). Sorti en 2016 chez Pippola Music/Audioglobe/Rough Trade ce deuxième album nous arrive seulement.

On sent chez elle la recherche de communication entre les disciplines comme le théâtre la dance, la peinture ou la poésie, multipliant non pas les flèches à son arc, mettant l’ensemble sur une seule flèche.

C’est un disque multiple, pouvant toucher à une forme d’expérimentation et juste après (ou même dans le même morceau) nous faire fondre avec une teinte pop/ (exemple « Amina’s »)

Dés « Whales Know the Route », titre quasi onirique Verdiana Row se propulse, nous faisant monter de strate en strate vers un ailleurs vertigineux À la fois sirène, amante, guerrière, femme blessée, comme sur « Planets », titre à la rugosité pas rencontré depuis les premiers PJ Harvey. Il y a quelque chose de décharné dans cette musique, mais pas rachitique, la voix de Verdiana recouvrant le squelette, lui donnant une épaisseur, presque une rondeur, ne parvenant quand même pas à masquer l’inquiétude et la tension. Elle se balade (This Disaster) dans un autre univers, parvenant à nous secouer des pieds à la tête.

Aimante comme sur « Behind That Ballerina Dress », comme une charmeuse de serpent totalement désabusée, qui aurait remplacé une forme de sensualité par une mélancolie tout aussi orientale que slave. Ce sera sur « Amina’s » que Verdiana étonnera la plus, avec un titre envolé sur lequel elle retrouve une forme de souffle épique, s’autorisation des sorties de route mélodiques, jouant des dissonances et des sons ennemis pour réaliser un titre avec la même ambition qu’un mini péplum. Rapidement une forme d’inquiétude s’installera de nouveau avec " Saturnire Hopes " , des petites notes de piano, un violon inquiétant et Verdiana Row qui pose sa voix pour un titre à ne pas écouter la porte close et la lumière éteinte, sous peine de subir des sueurs froides. Avec « On The Road to Thelema » c’est une alliance étrange, comme les Cocteau Twins sympathisaient avec les Whipping Boy., loin de « According to Satie », morceau orchestral somptueux, comme si Erik Satie se confrontait aux tumultes d’une nuit sans Lune.

A l’image de la pochette de son album sur lequel elle porte ce qui semble être son enfant tout juste née, Verdiana Row dégage une forme de vulnérabilité vite asséchée par ce regard qui en dit long sur la force de cette jeune femme. Elle trace son chemin.




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