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C’est décidément une longue histoire d’ amour entre l’art et la Belgique.

Tant au niveau cinématographique, avec le bouleversant “La merditude des choses” de Felix Van Groningen en 2009, qu’ au travers de groupes tels Sharko, Venus ou encore Zita Swoon, on ne peut pas dire que nos voisins ménagent leurs efforts depuis ces dernières décennies.

C’est aussi le cas des Girls in Hawai qui nous reviennent avec un quatrième opus, sobrement nommé “Nocturne”.

Pour être tout à fait honnête, je les avais perdu de vue depuis “Plan your escape”.

Les récents clips de “Walk” et “Guinea Pig” ne m’avaient d’ailleurs pas fait changé mon fusil d’ épaule, loin s’en faut.

C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai lancé “Nocturne”.

Après l’ ouverture Grandaddienne au possible de “The light”, mâtinée de clin d’oeils à Thom York, et le début de “Guinea Pig”, avec ces voix imbibées de vocodeur, on se dit que l’album risque d’être long.

Pourtant, il ne faut pas longtemps aux Belges pour vaincre nos premières réticences et nous montrer que leur savoir faire mélodique est bel et bien toujours d’actualité.

Dès le troisième titre c’est sombre, rempli de désespoir, et ça touche juste à chaque fois, ou presque.

Que ce soit au travers de l’abyssale “Cyclo”, de la noisy “Overrated”, ou de la magnifique “Monkey”, “Nocturne” remporte son pari haut la main.

“Willow Grove” quant à elle c’est encore autre chose.

C’est un joyau, ni plus ni moins.

Un titre qui réussit le tour de force d’allier électro, flûte, clavecin et guitare western.

Certes on pourra regretter cette propension de plus en plus présente à changer de tonalité au sein des morceaux, ainsi que le choix pour le moins discutable des singles.

Notamment “Walk”, qui, si ce n’est quatre points de tempo en plus, ce serait appelé “Spiders” et aurait été jouée par Wilco.

On pourra aussi craindre que ce disque serve surtout de transition au nouveau Girls in Hawai, et que les bribes d’acoustiques qui y subsistent ne soient au final que du fan service, histoire de faire passer la métamorphose.

L’avenir nous le dira.

Quoiqu’il en soit, ce “Nocturne” est un crépuscule, un disque qui marque clairement la fin d’une époque, et ce avec la manière. La fin d’une époque, mais heureusement pas celle des Girls in Hawai.