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Laish, Danny Green à l’état civil, c’est un peu le bon copain qu’on se plait à voir quand on a une petite baisse de moral.

On n’en ressortira certes pas euphorique, mais apaisé, le sourire au lèvres, en se disant que finalement tout n’est pas si mal en ce monde.

Lui au moins est toujours là, constant, plaquant ses accords d’une main fatiguée mais sûre, sur des titres basse tension qui nous font relativiser nos propres malheurs.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, Laish, si c’est un songwriter plutôt doué, c’est surtout un storyteller d’exception.

Quand il nous raconte ses déboires, on l’ écoute, réconforté. Son album c’est -insérez votre boisson préférée- après une journée au rythme effréné, le tout roulé dans une couverture au coin du feu.

C’est qu’il a une manière bien à lui de raconter Laish, avec bienveillance, comme si au fond rien n’ était grave. Et ça, ça fait du bien.

D’ailleurs pour un Anglais, Danny lorgne sérieusement outre atlantique. Si les arrangements de cuivres font immanquablement penser à Divine Comedy, on sent bien qu’il se rêve aussi en Bright Eyes ou en Andrew Bird britannique.

On retrouve aussi la chaleur apaisante d’un Josh Rouse tout au long d’un album construit plutôt intelligemment, qui ménage ses effets mais sait appuyer son propos lorsque nécessaire.

On pensera notamment à la ritournelle fantomatique de “Sand is shifting”, à l’americana de “Love is growing” ou encore au groovy “University”.

Mais si vous ne deviez écouter qu’un titre de Laish, ce serait “Time elastic” qui donne son nom à l’album, croisement parfait entre songwriting, pop, et pour une fois mélancolie.

Alors bien sûr, on pourrait objecter qu’ à la longue, le verre à moitié plein c’est lassant, et aussi pas très réaliste.

On aimerait aussi parfois que Danny prenne plus de risques vocalement, car il le peut, et le prouve d’ailleurs en de trop rares occasions comme sur “Devil’s advocate” avec son très beau falsetto , morceau hommage à peine masqué au sieur Bird.

Peu importe, “Time elastic” reste un album de très haute volée, aux arrangements d’une classe folle et à la production irréprochable. Mais c’est surtout l’occasion de découvrir, pour son troisième album, un artiste qui risque fort de devenir votre confident pour les années à venir.

Ecouter Laish, c’est comme se surprendre à repasser devant la maison ou on a grandit, parfois ça fait un petit pincement au coeur, mais surtout, ça nous rappelle de très bons moments.




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