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  • 26 décembre 2017 /
    FLK
    “Mon Bilan 2017”

    rédigé par FLK
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Évidemment, c’est toujours avec regrets qu’on valide un tel classement. D’abord on se dit que ça ne sert à rien, ensuite on se dit qu’on n’a écouté qu’une infime partie de ce qui est sorti d’intéressant (pour soi) cette année, et que parmi cette portion réduite, on n’a pas toujours eu le temps de suffisamment écouter pour digérer et se rendre compte si tel ou tel album va survivre au-delà de ces quelques semaines d’écoutes. Sans parler des albums & EP qui sortent entre novembre et décembre, souvent trop tard pour les écouter – d’autant plus si on est trop occupé – et les faire figurer sur les tops : scandale !

Ce préambule fait, il s’agit tout de même de proposer une sélection sans ordre, imparfaite et incomplète, frustrante, comme chaque année. Histoire que si, par extraordinaire, certains de ces albums n’étaient pas passés sous le radar des lecteurs, ils puissent se rattraper en allant les écouter derechef (Oui, je dis derechef si je veux).

Shannon Wright – Division

Comment ne pas citer Shannon : on ne peut faire l’impasse sur "la patronne" (dixit Olivier Depardon), celle qui met tout le monde d’accord à chaque prestation scénique et à chaque album. Celui-ci, bien qu’apparemment plus calme est toujours chargé de cette rage contenue, et apporte de nouvelles couleurs bienvenues dans la palette musicale de Shannon Wright.

Rodolphe Burger – Good

Que dire de plus que ce qu’on en a déjà dit lors de l’interview publiée ici même il y a quelques mois ? Pas grand-chose en dehors du fait que cet album va m’accompagner longtemps, qu’il est de cette trempe des classiques qui se bonifient avec l’âge, et que je le recommande chaudement. En 2 mots : la quintessence de l’art made in Burger, le parfait mélange électro + guitare + voix (la sienne, et celles d’autres), des clins d’œil à son parcours… So, so good !

Valparaiso - Broken homeland

La très belle surprise de cette année, une réunion de talents au profit d’une musique baignée d’influences notamment nord-américaines. Valparaiso sort un album classieux de bout en bout, voyant les participations de nombreux chanteurs & chanteuses favoris : Phoebe Killdeer, que je découvre et dont j’adore la façon de chanter, Rosemary Standley, Shannon Wright (oui, encore), Dominique A dont la chanson est de loin la meilleure qu’il ait écrite depuis un moment, et tant d’autres encore.

Metz - Strange Peace

Rhâââ. Voilà que déboule le 3e album, qui n’a pas grand-chose de paisible, ou alors de façon étrange (pouf pouf). Enregistré en partie chez Albini (tiens, tiens), Metz ne perd pas l’énergie, loin de là, mais arrive à ouvrir vers des horizons un brin plus variés & contrastés pour gagner encore en densité. Leur meilleur album à ce jour.

Matthieu Malon – Désamour

Un album majeur. Des morceaux qui prennent le temps de s’installer dans une ambiance froide : on convoque ici The Cure bien sûr, influence revendiquée, mais aussi My Bloody Valentine voire Sugar (les nappes de voix & de claviers sur Dégage), pour une thématique qui touche tout le monde servie par une écriture au cordeau. Indispensable.

Dear Criminals – Fatale

Découvert en concert en tout début d’année puis vu à nouveau aux Rockomotives, pas le temps de se retourner qu’ils sortent un nouvel album. Écrit comme une chronique de la fin du monde, cet album court - comme toujours chez les canadiens - est assez particulier car leurs belles mélodies et ambiances sont régulièrement cassées par des sons, des rythmiques volontairement perturbantes (jouées notamment par le batteur de Suuns)… comme si la terre se désagrégeait, petit à petit. Beau et triste.

Sleaford Mods - English tapas

La bonne grosse claque du moment et pour un moment, sans doute. Avec cet album, les mélodies sont plus présentes dans la voix, les textes sont toujours acerbes, la musique toujours dépouillée à l’extrême. Et bon sang y a pas plus rentre-dedans, direct et jouissif que ce groupe !

Atonalist – Atonalism

Une belle et attendue rencontre entre l’ami Arnaud Fournier (Hint, Dead Hippies, La Phaze) et l’excellent Renaud-Gabriel Pion (qui joue notamment pour Christophe, Tue-Loup…), rejoints par Gavin Friday à la voix. Et comme on peut s’y attendre, ça frotte, ça brise, ça caresse parfois, c’est souvent exigeant mais surtout complètement inclassable, entre électro, noise, jazz, ambiant… À découvrir (absolument).

Protomartyr - Relatives in descent

Album de la consécration ? On sent en tout cas le groupe qui mûrit à grande vitesse, et ça fait plaisir de les retrouver avec un album impeccable, où le chanteur varie sa palette de voix, où les ambiances s’accompagnent d’instruments classiques pour souligner les mélodies. Et bien sûr, il faut les voir absolument en live, pour la présence incroyable du chanteur (qui a l’honneur d’avoir un Tumblr à son nom – http://descriptionsofjoecasey.tumblr.com). Ça tombe bien, il y a une tournée à venir au printemps.

Deerhoof - Mountain moves

Il semblerait que l’élection d’un certain Donald ait motivé les 4 à s’y remettre très rapidement début 2017… Résultat : un disque toujours foutraque, avec plein de featuring cools (Laetitia Sadier, Juana Molina, Awkwafina…) et des titres dingues sur des thématiques énervées / engagées.

Chelsea Wolfe - Hiss Spun

De retour 2 ans après Abyss, Chelsea creuse encore un peu plus dans la noirceur et la dureté pour un album étouffant, à la production dense et chargée en guitares (dont celle de Troy Van Leeuwen de QOTSA).

Beliefs – Habitat

Quand on vous dit que les concerts, c’est bien. Découverts en première partie d’Algiers, Beliefs est mené par une chanteuse à la voix grave et envoûtante, sur des ambiances electro-dark-rock qui vous prend bien aux tripes. L’album est une très belle confirmation.

Mark Eitzel – Hey Mr Ferryman

Un revenant magnifique ! On se souvient de ses fantastiques albums avec American Music Club où son spleen indécrochable et sa voix chaude nous tiraient systématiquement les larmes… Cet album reprend là où on l’avait laissé et ses mélodies toujours imparables nous comblent de joie (mais une joie triste, évidemment).

Lee Ranaldo – Electric Trim

L’heureuse surprise du côté des ex-qui-vous-savez : Lee Ranaldo contrairement à son alter-ego guitariste, ne fait pas du sous Sonic Youth, et déjà, c’est plutôt bon signe. Mais ce serait un peu court comme définition de cet album chatoyant et étonnant de par l’instrumentation très riche (sur une base acoustique), les ambiances très variées, la voix aux accents surprenants, et la présence de Sharon Van Etten sur plusieurs titres.

Imagho – Soleil de Tokyo

Après bien des péripéties, cet album est finalement sorti en début d’année. Des morceaux de vie, écrits simplement, sublimés par les compositions et arrangements, qui nous amènent à une écoute attentive, nous touchent et nous retournent.

Aussi sur la platine et recommandé : Dälek, Noland (O. Mellano / B. Perry / Bagad Cesson), Raoul Vignal, Aldous Harding, Bison Bisou, Joey le Soldat, Les Marquises, Preoccupations, Tara Jane O’Neil, Do Make Say Think

Prochainement sur la platine… : Midget !, Lou, Chapelier Fou, Michel Cloup / Béatrice Utrilla…

Comme à l’accoutumé, ce qui me nourrit encore plus peut-être que l’écoute d’albums est le frisson des concerts : en voici ma sélection pour cette année…

Blonde Redhead @ Epicerie Moderne - Lyon

Rodolphe Burger @ La Tannerie - Bourg-en-Bresse

Enablers @ Rupture Mountain Fest - Rochesson

Olivier Depardon / Shannon Wright @ La Bobine - Grenoble

No&rd @ MCL - Gérardmer

Dear Criminals 3D / Peter Kernel & their wicked orchestra / Miët / Lysistrata @ Rockomotives - Vendôme

Dälek @ Bizarre - Lyon

Algiers / Beliefs @ Marché Gare – Lyon




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