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Si les incidents diplomatiques qui semblent rythmer la vie de notre planète vous donnent envie de retourner au plus vite dans le ventre de votre mère, loin du chaos, alors n’écoutez pas ce disque, ou faites comme si c’était une fiction se déroulant dans un futur très lointain (une époque où le plus grand footballeur en activité sera unijambiste par exemple).

Enregistrée dans une forme de chamboulement organisé et cela dans plusieurs endroits, cette critique de la société canadienne (mais qu’ont les Canadiens en ce moment à pourfendre à ce point la société ?) cache mal une attitude tout aussi iconoclaste qu’intransigeante quand il s’agit de la musique. Le disque s’ouvre sur « Two Middle Fingers », comme une introduction parfaite à un film sur l’apocalypse. Arrive alors « Dawn », le plus gros tube punk qu’il m’a été donné d’entendre depuis des lustres. C’est un Spoken word sous une possible squad inquiétante d’avions de guerre qui nous accueillera sur « Forgot Fun ». Nonchalante et entrainante, « Emoji Kush » s’installe comme si les Talking Heads avaient rencontré les Stone Roses pour reprendre un titre de Blonderehead. Sur « Just Drop It » nous voilà plongés dans le swinging London, la coupe de cheveux version casque intégrale, robe droite arrivant juste au-dessus des genoux et les bras montants et descendants à contresens l’un de l’autre. L’occasion aussi d’entendre le sosie de Valérie Bonneton. Il y aussi des fantômes dans ce disque. Au premier desquels celui du « Dirty boulevard » de Lou Reed dans « Media Overload » qui ne fait pas dans la dentelle, mais en feriez-vous en pleine poussée de tension. Sur « Wychwood Heights » vous vous sentez scrutés, dévisagés, pour finir par être exécutés de façon punk et classe. Il sera temps de s’en remettre avec « It Works With My Body » titre élastique sous influence narcoleptique et avec « Weird Money » qui ressemblerait comme à un frère raté de « Dawn ». C’est ensuite un virage electro (The Night Shift) où la vapeur serait remplacée par une armada de nuages déversant une électricité crispante (à noter que dans un diner entre amis indés, après quelques bières dites qu’Erik Arnaud prépare un album en anglais, passez le morceau en parlant d’exclue, ils n’y verront que du feu)

Retour au punk basique, mais implacable avec « Pay it Forward », avec en plus une teinte nous replongeant dans l’époque. Ce sera le moment après « Fun Forgot » et « NOBLO » de clôturer magnifiquement dans une ambiance qui ne serait pas sans nous rappeler un New York de l’after Punk avec ce je ne sais quoi de distance qui permet de renvoyer tout le monde à sa nouvelle fonction première, la consommation, mais pour le coup dans les cordes. "Teenager" est un disque débrayé qui pourrait être un contrepoids certes illusoire, mais présent d’un autre disque canadien visant la consommation fait par l’un des maitres de la grande distribution. Avant tout punk.




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