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Il est difficile de s’attendre a des révolutions a ce niveau là de leur existence, Band of skull a toujours très bien cadré sa rage et évité que la lame s’émousse trop vite, c’est aussi un signe de santé pour ce groupe né pourtant il y a peu (2004), mais qui a su passer comme une décharge électrique sur l’échine underground et se faire une place au soleil rock euphorique. Loin de moi l’idée de dire que le mérite est ailleurs que dans le talent, voyez-vous, les concerts de ces spartiates est énormément bousculant et leurs sève encore bien fraiche comme pour se ramifier vers où ils désireront. Il entre en jeux une intelligence de l’inertie, ne pas trop aller de droite a gauche mais vibrer sur la ligne tracée, a l’image des Foo Fighters (d’ailleurs le producteur Gil Norton s’y connait dans ces lares). Et étant objectif, autant les Foo que nos Skulls suivent un chemin trouvé il y a quelques décades et sauvent souvent les meubles a base de marketing et d’un sens inné pour trouver la faille émotive juste a temps de fans, tireurs d’élite. Alors voici "By default", pas de révoltes, pas d’éblouissement mais une sensation claire et presque aveuglante que ce groupe se retient, comme ces gamins en vélo qui dominent la selle mais n’osent pas encore rouler sans les mains. Ils s’y connaissent en rock classique (So Good a sa place dans tout Mp3), ils savent des doses de colère et des doses de paix, et parfois la fièvre les pousse presque a un son déplacé qui fait croire en dieu mais dont la timidité ramène a terre, comme ce dicton espagnol "El querer y el poder" le désir et le pouvoir, parce que je suis sur qu’ils désirent bruler mais s’interdisent de jouer avec les allumettes. Alors voici des pistes de très bons thèmes, pris chacun a part, de vrais hymnes ados et des chansons a ritournelles qui s’ancrent, les Stroke font ça très bien, et tout Manchester sait jouer de ça, mais le disque n’a pas cette union, cette compacité de l’œuvres d’art, il a seulement, l’ouverture d’appétit, ce qui n’est pas mal non plus, sans appétit, on ne dévore pas. Il y a donc cette impression que l’on est devant un grand groupe, mais pas encore devant un grand, qu’il y a matière à croire mais que les prières sont trop basses pour les entendre. Attention, ce disque est bon, vraiment bon, voyez-vous, j’étais dans un cycle folk- dream pop et indie cool, et pourtant je me suis accroché a cet opus réellement rock, sale comme un rock, rythmé comme un rock, acide comme un rock, et bien crée, sueur a sueur, blues a blues, un réveil des torpeurs, si ce disque n’est pas un chef-d’œuvre, il n’en est pas moins intéressant, pour ce savoir – faire de musiciens, pour le talent de composer des chansons bonnes et pavloviennes, et pour les lendemains latents, pour l’effort et ces tremblements que l’on sent sous-cutanés, le séisme qui devrait venir, si ils lâchent enfin le guidon.




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