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La proximité de cette arlésienne qui nous chatouille les narines depuis début Juin, je veux parler des vacances, qui fait que nous ne nous soucions plus trop de nos à priori, capable le même soir de regarder un Claude Zidi plutôt qu’un Techinet, de lire un Astérix plutôt que Pierre La Police, écouter un album de Coldplay plutôt que le dernier Idaho (non là je déconne).

Notre cerveau, plus tendre, plus souple, alors que notre corps bande tout ce qu’il peut pour toucher au but sans faillir, se laisserait presque avoir avec un disque qui lui fera honte la rentrée venue, et les sorties de Cat Power et consort sur le bureau.

Avec cet album de Jess Williamson je suis dans une période tendre. Je me laisse avoir par une belle voix, de belles guitares, de belles mélodies, reléguant presque les évangiles de la chanson féminine au second plan, enchainant les écoutes de « Cosmic Wink » à la même fréquence que Météo France enchaine les alertes canicules. Il faut bien avouer qu’il est difficile de ne pas se laisser charmer par la sensualité relaxe de « Awakening Baby » et son refrain à faire perdre ses moyens au premier mannequin presbyte qui en aurait fumé ses lunettes.

Il est impossible de ne pas fondre face à ce « White Bird » que Chan Marshall reprendrait sans déplaisir sur un cheval au trot dans des grandes plaines de l’Ouest américain. Cavalier de se sentir fort au point de ne pas plonger dans l’atmosphère brumeuse de « Wild Rain » qui donne à la peau la possibilité de se parer de sa plus belle parure, celle venant du frisson.

Même le single « Mama Proud » et sa thématique scolaire nous emporte, car la chaleur de Jess Williamson emporte tout, fait tout fondre, même quand elle utilise des chemins façonnés par les nombreux passages. Chez Jess Williamson il y une forme de fraîcheur chaude (pour ceux qui ne comprennent pas, en gros c’est comme la clim d’un TER qui tourne à plein régime et que vous passez la tête à chaque station pour prendre les 40 degrés de dehors), et une écriture qui s’interdit d’être révolutionnaire, mais aussi d’être fainéante.

Il en ressort au final un disque qui passera allègrement la rentrée, qui sera bien plus qu’une rencontre de vacances que l’on oubliera vite comme l’adresse des locataires du gite voisin du vôtre. « Cosmic Wink » est un disque qui brulera encore longtemps, nous accompagnant agréablement quand l’hiver pointera son nez, comme sait si bien le faire Murat sur des titres comme le beau en enflammé "Dream State". Coup de coeur.




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