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Les aléas sentimentaux offrent souvent de bons disques. À condition de ne pas tomber dans le déballage autobiographique ou l’isolement de mots acerbes trop à vif. Rien de cela dans le nouvel EP de Maïa Vidal. La chanteuse et compositrice franco-américaine opte intelligemment pour la métaphore (« The Tide », la marée) plutôt que d’exploiter l’intimité d’un état d’esprit révolu. Cette distance sur soi-même permet à Maïa Vidal, sur trois titres aux programmations opaques, de préférer le questionnement au constat amer. Et c’est précisément cette lucidité, ce refus de s’épancher mais de conter, qui insufflent un caractère particulier à « The Tide EP ». Cette voix langoureuse ne donne jamais l’impression d’appliquer la psychanalyse à domicile. Ici, le songe est roi ; l’abstraction supplante la confession. D’un thème commun (le cœur qui saigne), Maïa Vidal en tire une atmosphère, une ambiance philosophique loin de l’encrage réaliste ou des formules « qui aguichent le naïf ».

Amoureuse des vagues, la compositrice devrait logiquement en proposer bien plus via son troisième album, « You’re the Waves », prévu pour septembre prochain. Nous y reviendrons…