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En Février de 2013, je faisais une de mes premières chroniques sur le disque « L’hiver et la joie » d’une certaine Robi, je la nommait « organique », je parlais alors d’un disque de précision chirurgicale, de nerfs, de chair au vécu très ancré, je parlais d’elle comme d’une anatomie, forte et faible a la fois, et puis j’ai attendu, j’ai attendu presque deux ans, la suivant de loin, armé d’une espérance terrible en elle, mais avec un doute énorme de ce qu’allait devenir cette chair et ces organes, deux ans pour voir comment allait croitre ce corps, ce magnifique et rebelle corps de Robi.

Vint « La cavale », et vint l’âme habiter ce corps, vint enfin pointer sa voix l’esprit maitre de ces chairs, donner raisons aux muscles, donner cause et conséquences aux nerfs, vint ce cerveau à expliquer ces regards, vint cette langue à expliquer les aromes, vinrent cette âme faire vibrer les cordes, et vous crier dans une douceur acide le pourquoi des rebellions. Deux ans pour qu’un esprit prenne pouvoir de cette enveloppe déjà si puissante dans « L’hiver et la joie », mais deux ans sous les lumières des connaissances, des apprentissages, des émotions comprises et des mots élus pour cela. « L’éternité » résumé parfait de ce disque qui ouvre cette porte a l’intérieur, est seulement le pourquoi de cette possession, l’éternelle possibilité d’être, une lamentation a la fois hystérique, a la fois crescendo, a la fois folle et a la fois tendre, ajustée au millimètre a la sensation décrite. La cavale est une fuite en avant où l’on sauve le strict minimum pour être libre, nul besoin de millions d’arrangements et effets baroques de voix de divas, nulles orfèvreries, juste la peau qu’on avait déjà, et l’âme qu’on y coud a coup de vécus, de ces amours entre diables et hommes, de ce temps perdus et gagné dans des parties d’échiquiers, de tout ce qui sculpte les briques de l’édifice humain. Régnera sans doute les obscurités plus que les soleils, les temps ne sont peut être pas donnés aux joies, mais peut être a fuir les maux dans des cavales obligées, l’ombre est plus présente, bien que tout romantique trouverait dans les larmes plus de trésors que dans les rictus, plus de beautés et plus d’allégresse, l’âme est calme là où le corps est brulure, l’âme est sombre quand le corps irradie, reste a dénicher dans les textes finement écrits les étincelles cachées de plaisirs, car l’écriture elle aussi a trouver son esprit, son guide. Robi découvre que le peu est puissant, la voix juste, qui sans besoin de poumons titanesques, vous percute plus encore que les walkyries dramatiques, les électrons qui agitent juste les cordes sur rythmes qui vont du pas jusqu’à la cavale affolée et sauveuse, ces sons charnels du premier opus , si bien aiguisés au fil des peaux, prennent une profondeur qui prends, surprends et nous pends a son écoute, pourtant plus schématique, la musique devient plus émotionnelle, cela ne ce fait qu’avec deux ingrédients, la sagesse, et le talent. Robi devient donc un corps animé d’âme, un pas de plus, un niveau supérieur , Robi passe d’être musicienne a artiste, d’être corps a esprit, et si je dois désormais attendre deux ans pour le pas suivant, je l’attendrais, si le corps et l’âme sont acquis, reste a découvrir l’inhumain, le divin, l’univers parallèle, le ciel et son infini, c’est vers là que l’amène sa cavale.




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