On pourra toujours nous prendre sur ce site pour des chroniqueurs aigris qui ne peuvent jouir que si la musique et les textes sont au diapason d’un temps gris, si nous trouvons dans l’œuvre de l’artiste la petite fêlure qui rapidement devrait le mener au trépas, presque un frisson jouissif de voir que pour quelqu’un cela va pas encore moins bien chez moi (ah ah , rire sinistre).

Alors du coup trouver Volumatik est aussi étonnant que de trouver de l’humanité dans l’œil d’un militant du Front National alors qu’un bateau de réfugiés érythréens est annoncé en perdition dans une zone inaccessible. Mais l’étonnement s’arrête dés les premières écoutes de cette bombe électro rock, qui sait jongler avec humour. Une chanson sur le Slim, ou quand l’esthétique prend le pas sur le côté pratique, et qui donne à la raclette le droit de briller à la face du monde par des rondeurs se donnant en spectacle comme la chaine des Pyrénées pendant l’été des pédales stars. Ultra contemporain, faisant entrer le quotidien, le duo arrache les bandes d’une chanson de Biolay (Te Partager) faisant des frisettes au lyonnais pour l’emmener boire un verre de gaz hilarant avec Alan Vega. Venimeuse sera la suite, avec « Chante en Anglais » qui téléphone la suite « Feel Better » s’auto parodiant, comme si la première annonçait déjà la défaite de la seconde. C’est toute la « sous » culture actuelle qui en prend pour son grade, comme le dernier « Tu M’nrv » dérivé de la culture sms, empilant les clichés que cette culture de la rapidité de l’immédiateté, la plongeant dans une piscine reflétant la vacuité notre époque. Que dire de plus ce ce disque mêlant avec talent humour, auto dérision et musique addictive pour une faire bouger nos corps. Et puis comment ne pas faire confiance à un duo qui propose de buter un chien avec une perceuse, une scie sauteuse, un poste à souder un joli maillet, une tronçonneuse. Non vraiment mettez le Volumatik à fond.