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Après un premier album éponyme, cette émanation de Cyann & Ben semble avec « The Echo Show » s’être totalement émancipée de la relative discrétion des débuts pour un son plus gros plus fort. Emmenées dans des contrées plus lointaines, les chansons de Yeti Lane explosent nos tympans de plaisir. Le son certes change, mais les chansons elles restent le domaine d’orfèvres qui règnent sans partage sur cet art. Car Ben & Charlie en changeant de nom de groupe, n’ont pas fondamentalement changé. La qualité d’écriture ne s’est pas altérée avec le temps, bien au contraire, elle est maintenant épaulée par une construction sonore certes plus dispendieuse mais au service de celle ci. Il en résulte des morceaux incroyables, des titres de fin du monde qui ne s’interdisent rien à part de tout s’offrir. Qui pourra se targuer d’ouvrir son album par deux monstres que sont « Analog Wheel » et « The Echo Show » (titre présent sur ADA Volume25) ? Personne. Assurément personne. Epique, gourmande hallucinante dans sa recherche du son juste et de sa rythmique adéquate, cette double introduction du disque est un feu d’artifice intersidérale dont il est difficile de sortir sans les yeux brillants. Jamais démonstratif, le groupe appui sa ligne mélodique, la porte avec la force d’une armée impressionnante, mais avec des gants de velours sur chaque mains. Sortir d’un tel déluge sonore n’est pas à la portée de n’importe qui, mais Yeti Lane n’est pas un groupe comme les autres. Plutôt que de partir dans une surenchère qui conduirait le groupe droit dans un mur du son destructeur, « Warning Sensations » et ses accents « grandaddesque » apaise sans pourtant casser la belle dynamique, ce vent presque épique, toujours maitrisé. Car il faut avoir un vrai sens de la maitrise pour rester harnaché à un « Logic Winds » totalement fou, comme un véritable cheval de rodéo, finissant comme un danseur étoile sous les caresse d’une guitare forte et douce à la fois. Pour ceux qui auraient encore du mal à juger la qualité de l’écriture aveuglé par le délugue sonore, il serait bon de passer pas la case « Alba », respiration, presque un titre old school, placé ici avant de continuer la construction de cette quasi cathédrale sonore (Dead Tired) (« Sparkling Sunbeam » comme une rencontre entre Kratwerk et les Beach Boys) et sa pointe conclusif « Faked Spectrum » apogée brillante et bruyante d’un disque qui si il s’arroge le droit à l’entract c’est pour mieux nous autoriser à la respiration, car face à un tel disque difficile de ne pas se pâmer. « The Echo Show » est un disque magistral, comme si la crysallide du premier album venait de percer dans un fracas mesuré, donnant naissance à un papillon enchanteur. Chef d’œuvre.




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