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Mais enfin, qu’est ce qui m’autorise à porter un jugement sur un disque. Je n’ai pas une grande connaissance de la musique, je suis tributaire des aléas de mes humeurs de mon caractère plus que changeant, je suis presque prêt à me déjuger le soir même, descendant un disque que je portais au plus haut le matin même. Sous prétexte qu’une fois j’ai peut être eu un éclair de géni avant tout le monde, on m’autorise donc à dire tout, et surtout n’importe quoi sur la production souterraine française principalement, obtenant l’audience d’un lectorat d’obédience plutôt gentille, genre Amish qui n’est pas transi par la première connerie écrite, ou qui se poil bien entre deux grands coups de sabres dans la grammaire française.

Sans moi et mon Moi, vous ne seriez pas là à attendre qu’enfin je parle de ce nouvel opus de Porco Rosso. Sans celui ci d’ailleurs Porco Rosso serait déjà à sa troisième participation aux compilations du site. Au lieu de cela, n’en faisant qu’à sa tête, ce Moi a toujours recalé les titres de Porco Rosso, sans raison profonde, sauf celui d’une horloge qui tourne et recouvre l’ensemble des parcelles de temps disponibles. Donc ca y est Porco Rosso est enfin sur une compilation ADA, et pour fêter cela j’ai enfin regardé le film du même nom, dont le dvd trônait depuis des lustres dans une dvdthéque d’apparat. Sans remettre en cause le film, je n’ai pas ressenti dans celui-ci le frisson d’autres films de Hayao Miyazaki une question de Moi certainement. Donc voilà j’en avais fini avec les questions possibles, je pouvais m’attaquer à ce disque, et m’attaquer n’est pas le bon verbe quand on parle de caresses pop.

Parfois même les chroniqueurs ont des ailes, parfois ils se laissent prendre par une voix fragile mais qui s’assume comme telle, une part de féminité, une touche de douceur obligatoire dans de tels écrins. Car Porco Rosso fait dans la joaillerie pop, on sent que le groupe en a sous le capot, et qu’il pourrait probablement se la jouer noisy ou rock a fond les manettes, mais quand on songe que sa descendance si douce pourrait écouter, on baisse les vumètres et on fait le pop douce. La Nostalgie a la part belle, et l’enfance est à elle seule le terreau de celle ci. Il y a du Nick Hornby dans cette manière d’écrire. Ne jamais tordre le cou des poncifs, encore moins balayer d’un revers de la main la première facilité. Porco Rosso transforme l’instant commun en un moment sublime, capable de donner aux yeux d’un enfant le droit de briller à la simple vision d’un vol d’hirondelles.

La pop française se décomplexe de plus en plus, et avec Porco Rosso ("De Chinatown à Washington" est juste un must, une des plus belles perles des 23 volumes des compilations ADA) elle rivalise avec ce que l’Amérique nous a donné de mieux depuis une trentaine d’année, REM en tête. Porco Rosso en tête dans l’art de rendre simple et beau à la fois.




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