Le hasard des sorties fait que sortent simultanément le dernier album en date de depeche Mode et ce tribute, anormalement appelé acoustic du groupe anglais. Anormalement, car en parlant d’acoustique on pense à des chansons misent à nu et s’offrant à nous dans une configuration proche de sa structure d’avant l’enregistrement. Ce tribute serait plus un album de remix au piano et à corde d’une partie de l’œuvre de DM. Ce qui étonne, bien plus que l’absence d’électronique, c’est la prise de pouvoir de Sylvain Chauveau. On découvre un chant à la fois simple et s’accordant parfaitement avec ces mélodies bigrement mélancoliques. Le the things you said (morceau fétiche de votre serviteur) de music for the masses prend des allures de classique imparable, lumineux d’autant de précautions. Aucune chanson n’est dénaturée, bien au contraire comme avait pu le faire Nirvana en son temps avec ses propres chansons, Sylvain Chauveau met en lumière de façon touchante (on imagine aisément la gorge nouée des membres de DM à l’écoute de ce disque) la qualité des compositions. Ce n’est pas un disque d’appropriation, juste la version en musique de ce que nous pouvions faire enfant quand nous posions un calque sur une de nos BD favorites faisant une reproduction de notre personnage favori laissant juste l’épure prendre forme. Sylvain Chauveau et son ensemble nocturne fait de même, une épure comme une révérence. On ne saurait trop conseiller à ceux qui n’aiment pas DM, Sylvain Chauveau leur donne une leçon de choses que même le plus grand fan ne pourrait jamais donner. Un sommet de liberté dans un champ défini. Éblouissant.