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Outre une plastique plus qu’enviable, le beau Piers a une voix qui pourrait également susciter des jalousies. Si l’on combine cela, avec une écriture miraculeuse, on pourrait facilement faire un parallèle avec Jeff Buckley, dans un style diffèrent, avec une histoire différente, Piers voyageant, on l’espère, loin des rapaces. Car de part son histoire, car Piers est un anglais d’origine italienne résident en France, et sa musique, celle ci se baladant de l’Andalousie (Your Name No More) au berge du Mississipi, pour s’enfoncer au plus profond de l’Amérique, Piers est un voyageur. Apatride culturel, Piers pioche, sans brusquer les choses, sans hausser le ton, réalisant un road movie musical sans disperser trop de poussière à l’arrière de son véhicule. Emouvant, car mélancolique à souhait, ce garçon a quelque chose de stellaire voir de religieux, sans l’esprit de chapelle, en témoigne la fin de « To See is Too Believe » que l’on emmenait chanter un soir de veillé, avant de glisser dans le creux de l’oreille de notre bien aimée, « Who Love The Shades ». Jamais avars dans ses sentiments, Piers est par contre économe dans ses effets, ne jouant pas les « roucouleurs » qu’il pourrait sans peine devenir, de part cette voix de velours. Piers serait comme ces oiseaux minuscules discrets, qui se montrent uniquement pour répondre de la beauté et du rêve, avant se nous laisser, sur un dernier coup de sifflet mélancolique. Il y fait chaud chez Piers, il y fait bon vivre, il est difficile d’en partir, et pourtant, ce disque de voyage, est une incitation à prendre la route, avec un disque dans les oreilles, le sublime « Two Grains Of Sand ».