Nos âmes flétries par une surconsommation qui nous fait croire à une existence dorée, ont fini par craquer, nous faisant préférer la mélancolie et la tristesse, car mieux vaut écouter un type qui va mal qu’un type qui va bien cela console. Le problème c’est qu’aujourd’hui, alors que les vacances commencent, le temps est misérable, il pleut et le ciel me console déjà de ma propre condition. Il fallait donc contrebalancer pour avoir une journée neutre, pour ne pas renier les congés payés et le temps libre si cher à notre Rocard. Grace à Jim Noir un arc en ciel vient lutter contre ce temps breton en pleine campagne Picarde. Euphorisante, la musique de Jim Noir semble nous arriver tout droit des seventies, avec une modernité qui lui permet de planer au dessus de tout. On n’avait pas croisé telle potion euphorisante depuis des lustres, si l’on met à part la nouvelle génération qui trouve dans le paganisme des raisons de croire encore à l’avenir. Jim Noir se fout de l’avenir, il vit au jour le jour, chantant « happy day today » ou « day by day by day » avec une désinvolture et un charme juvénile impressionnant. Ces chansons qui semblent bidouillées, sont comme le fruit d’un géo trouve tout qui aurait pris option poésie au moment de passer son agrégation en physique chimie. En plus de ces solutions euphorisantes, Jim Noir est un maitre en sonorité, savant manieur de sons qui oscille (look around you) avec la dextérité d’un gymnaste chinois au sol, sonnant l’heure de la retraite pour Neil Hannon qui ne pourra jamais rattraper son retard après « on a different shelf » un morceau moderne et explosif de Divine Comedy. Marqué qu’il a dû être par les Beatles, Jim Noir ne tourne pas le dos au passé et à la construction mélodique, mais en bon chercheur il glisse des virus hilares dans ses accords majeurs, puisant dans un précis de roublardise les préceptes de la séduction. L’été 2008 a beau être pourri, un disque aura illuminé le monde sous une couche de nuages. Jim Noir, médaille d’or de cet été. Un disque d’exception.