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Botibol, hautement apprécié en ces pages (à propos de Born From A Shore, publié en 2011 : « Un arc-en-ciel, le doigt de Dieu et un animal bizarre »), n’est plus : place à Vincent Bestaven, connu pour ses collaborations avec Arthur Sàtan, Petit Fantôme, Willis Drumond ou Rüdiger (rien à voir avec le boucher footballistique d’un Real Madrid en perdition : coucou Kyks, cette année Grigri, que tu as malgré lui poussé à la retraite, va gagner le championnat espagnol, et ton ballon d’or, tu peux te le mettre où je pense, tu ne l’obtiendras JAMAIS), et à son album inaugural Géant Quotidien qui, en douze compositions, manipule la pop au point de la rendre hyper – courte introduction instrumentale ébouriffante (Bonjour), ballade faussement langoureuse (Terrain Militaire, ligne claire absurdo-mélancolique comme édictée par Quentin Dupieux et le Philippe Katerine des débuts), bossa-nova lumineuse aux refrains irrésistibles, nimbés d’arrangements soyeux, à base de piano et de cuivres discrets (Géant Quotidien). Il y a dans l’air cette clarté simple, limpide, mesurée, que l’on retrouve chez Alain Souchon ou Laurent Voulzy, soit une certaine tradition de la variété amoureuse des mots et des mélodies accessibles qui l’accompagnent : Vincent Bestaven prend le parti de mettre en avant son chant, et sa voix claire, harmonieuse, appliquée, sonne comme un pari gagné, quand tant d’autres noient leur logorrhée verbale sous des apparats trop ornementés. La production est un régal de précision, qui permet aux douze compostions de Géant Quotidien de briller, chacune à leur façon : comptine désabusée (Elle Part), ballade accrocheuse (Animal), groove mutant (Le Fou), exotisme trafiqué (Le Contraste), virée 60s dans un ascenseur qui ne va nulle-part (Le Truc). Le reste de l’album est à l’avenant, à l’instar d’un Ouais WTF convoquant des enfants que l’on devine au diapason d’une œuvre décontractée, sans complexes et hautement inspirée : il suffira d’écouter le mirifique Trésor pour appréhender l’ambition de son auteur, riche de références mais libre de ton. C’est quoi un géant quotidien, alors ? Un artiste qui sans fioritures parle à tous, avec des mots simples, et Vincent Bestaven vise juste.




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