Je me sens un peu triste : c’est à cause de Balladur. J’aurais jamais pensé écrire ça un jour. Rien que pour ça, merci à Pourquoi les arbres sont si grands ? Balladur (le groupe) nous rappelle que oui, certaines époques sont maudites. Certains moments du cinéma italien sont grands, chiches, certains paysages sont beaux mais pauvres, pauvres, tristes à se jeter dans le ravin. C’est notre lot à toutes et à tous aujourd’hui : ruptures sentimentales, inflation, pauvreté, temps de chien, dépression, isolement… « Tu sais, tout part à vau-l’eau, alors autant prendre le large » propose d’ailleurs le chant à l’auditeur.
D’où vient ce nom de groupe ? D’où vient ce groupe ? D’où provient l’inspiration des mélodies de ce groupe ?
Autant de questions qui ne trouveront ici aucune réponse. En revanche, dès l’introduction instrumentale de Pourquoi certains arbres sont si grands ? on perçoit un soupçon de variété (du Michel Berger) chez Balladur. Et par la suite, une certaine mélancolie s’installe.
Des rythmes plaqués au synthé, des chants/choeurs masculin/féminin, des percu étonnantes, des sons intrigants. La réussite de Balladur, ce sera peut-être de nous faire flipper alors qu’on était juste partis se balader au soleil, peinard(e). Grand soleil, glaces au frais, claquettes flashy et boule d’angoisse.
À chaque fois, sur chaque morceau - justement parce que les ambiances sont variées - on sent l’attrait pour l’expérimentation et le goût de l’expérience musicale. Ces balades avec Balladur, elles ne sont pas comme les autres. « J’ai revu cette affiche de toi, de ton dernier concert (…) personne à qui parler, et c’est toujours comme ça. » Le clavier dément la nostalgie qui se dégage de ces textes, car il est fun : le clavier vient des îles, il donne envie de rigoler.
« Souffler un instant, tout ça n’existe plus pour nous car t’es déjà parti(e) ».
Gwendoline fait le même effet, Elli et Jacno aussi. C’est pas drôle, pas drôle du tout la vie. Balladur a sans doute raison de nous le rappeler, sifflet de garde-champêtre et boucles à la clé. « Y a vraiment tout à jeter ». Ouh la la mais qu’est-ce-qui nous arrive ? Le monde ne va vraiment pas bien, c’est un peu vache.