L’enfant lunaire décalé et schizophrène de la nouvelle chanson française a de quoi énerver pas mal de monde. Avec sa voix horripilante ou répugnante ou inexistante c’est selon (ses détracteurs) ses chansons miniatures aux textes souvent aussi barrés que la reconstruction au 1/1000 de la tour de Babel en sucre en poudre !Katerine gonfle (Fichtre). Ici plus de conseil pour jeannie Longo, plus de jardin botanique mais métallique, plus de double album à la conceptualisé évanescente et à la vulgarité joyeuse (demi playmobile). 8 éme ciel se présente en noir et blanc, dans une forêt bicolore mais à la diversité étonnante (tête de mort, Christophe en peignoir, planète….) à l’image de cet album touffu et parfois étouffant. Katerine s’y veut vindicatif et affirmatif que ce soit dans la sommation (mort à la poésie) ou dans le reportage (l’hilarant barbecue de l’Élysée). Derrière une légèreté trop souvent collée à ses basques, Katerine se veut noir et provocateur (comment se sortir de la sainte vierge ? sans y rentrer peut être !). Ce 8 éme ciel est un regroupement de bande-son de film imaginaire (bonjour pour un futur Disney rose) parfait raccord à l’intérêt de Philippe pour le septième art ; une suite d’histoires faussement naïves, faussement désinvoltes mais vraiment barrées et même si ce qu’elle a vu ne nous intéresse pas plus que cela Wallis et Futuna sera notre destination de prédilection quand on pensera à Katerine. Si vous ne comprenez rien à cette chronique, un seul remède, une tisane aux vertus déambulatoires, des lunettes aux carreaux multicolores, une position spatialement confortable et cet album de Katerine. On est pas prêt d’oublier que l’olibrius à délaissé le jardin botanique pour un métallique quelque peut moins chaleureux. Katerine n’est toujours pas dans notre espace, gare à lui de ne pas trop s’égarer dans des longueurs qui tranchent avec ses compositions au couteau d’autant.