C’est en 2019 qu’est sortie l’autobiographie traduite de Tina Turner, un an après la version anglaise d’origine intitulée My Love Story. Décédée le 24 mai 2023 dernier, la curiosité d’en savoir un peu plus sur ce monstre sacré de la musique s’est imposée lors de réécoute de ses hits tels que ‘‘We don’t need another hero’’ ou ‘‘Goldeneye’’ qui habille si bien la bande originale du film éponyme de la série James Bond. On ne connaît jamais mieux une personnalité qu’après avoir lu son autobiographie.
Son existence est loin d’avoir été un long fleuve tranquille tout comme le Tennessee non loin de son lieu de naissance en 1939. Chanteuse dès son plus jeune âge de gospel aux Etats-Unis encore très séparés par la Ségrégation raciale et la lutte pour le gain des droits civiques pour le afro-américains, elle combine les rôles d’actrice, notamment dans Mad Max et performeuse sur scène au déhanché légendaire auprès de son futur ex-mari Ike Turner. La danse coule dans son sang dès sa plus tendre enfance, et le besoin de bouger afin de vivre de passions et de talents.
Son autobiographie va à contre sens chronologique ponctué de flashbacks, et débute par l’histoire d’amour de sa vie, la dernière avec son second mari Erwin. Il a su effacer les coups et la brusquerie du tyrannique Ike Turner. Tina Turner nomme son mariage « une parodie de relation normale », avec Ike qui ne « carburait qu’à l’égo. Moi, moi, moi. Tout le temps. Le mariage désastreux qu’elle surmonte avec son sacré tempérament et sa force vitale pour résister plus tard à un AVC, une hémodialyse, un cancer et une greffe du rein, organe cadeau reçu de son mari bien aimé Erwin. A croire que la retraite peut favoriser l’apparition de problèmes de santé mais Tina Turner demeure Tina « Même malade, je restais la Tina qui pense à son look ». On apprend par ailleurs quelques secrets notamment sur ses coupes de cheveux charismatiques, coiffures soignées et si bien à son image de femme enflammée vocalement et physiquement. On peut à se propos écouter le majestueux et impétueux titre ‘’Proud Mary’’ pour s’en convaincre !
Poétique, courageuse, résiliente, elle compare même ses ressentis de souffrance aux ressacs de l’océan : « La sensation était soutenue au point de persister des heures après le traitement, de la même façon qu’on ressent l’attraction rythmique des vagues après être sorti de l’océan ».
Après un prologue dédié à son enfance, cette autobiographie est destinée à celles et ceux qui veulent faire connaissance avec la femme et l’artiste. Tout comme ses pas de danse chorégraphiés de va-et-vient sur scène, elle fait des va-et-vient sur le papier entre passé et présent.
La reine du rock n’ roll n’est plus, mais Tina Turner demeure dans les mémoires, et ses mémoires gravées sur les pages de ce livre touchant, prouve une fois de plus son authenticité. Elle était ‘’The Best’’ tout simplement.