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Le septième album d’Albin de la Simone, publié en mars dernier par le label Tôt ou Tard (Vincent Delerm, Mathieu Boogaerts, Vianney, etc.), aura mis du temps avant d’atterrir - en ce morne après-midi dominical parisien - sur ma platine, la faute à une absence radicale d’intérêt pour la variété française, fut-elle à priori de qualité : bien (ou mal) m’en a pris, me voilà avec un putain de spleen à domestiquer.

Les cent prochaines années offre une succession de jolies ballades pop et de comptines savamment arrangées, où l’on croisera la trompette de Voyou, la harpe de Gustine et la batterie feutrée de Robbie Kuster. La petite troupe se met au service de compositions classiques, immédiates, émouvantes au possible et néanmoins porteuses d’espoir : Albin de la Simone jamais ne ferme la porte, au contraire, la nostalgie chez lui n’est pas un viatique.

Le chant blanc, délicatement voilé, qui égrène avec douceur souvenirs, atermoiements et destinées bancales, rappelant parfois Alain Souchon – un certain détachement non dénué de sensibilité –, reprend le fil d’une voix perdue il y a deux ans, lorsque qu’Albin de la Simone, en panne de mots, sortait un Happy End instrumental particulièrement inspiré, dont il se nourrira en partie pour bâtir, avec l’aide d’Ambroise Willaume (alias Sage, aux manettes derrière Clara Luciani), qui injectera basses entêtantes et groove discret, un opus court mais dont l’empreinte mélancolique, une fois revenu le silence, est indéniable.