Hilwesin , hé mais on est d’emblée chez Tortoise, ou peut-être Ogino et on imagine très bien ce que Joris Pesquer et Elvire Jouve pourraient se dire d’asymétrique. Pendant ce temps, Kevin et Enguerran discuteraient choix de tabouret et de pédale d’OD. Et, as we speak, on se rend compte que Dalès recommande Ogino sur son bandcamp. No wonder why !

Après Akènes en 2018, Écorces est le deuxième album de Dalès, duo guitare / batterie basé dans la région de Nantes. Alors depuis cette date, Dalès a beaucoup tourné (en compagnie d’Ogino d’ailleurs), et pendant l’enregistrement de ce deuxième album, Dalès s’est même payé le luxe de ré-enregistrer Akènes, « juste pour le plaisir ».

Du plaisir, on en éprouve beaucoup à l’écoute de Hilwesin et des 8 autres titres qui composent Écorces et on ressent sans tarder que guitare et batterie se tutoient et conversent avec une aisance stupéfiante. Alors même si le duo a choisi de continuer à faire confiance à Anatole Donarier et Charlotte Orsini pour son artwork, on a le sentiment que Dalès n’a pas utilisé les mêmes recettes pour ce deuxième album délaissant parfois les sonorités jazz pour un cortex plus post-rock, comme en témoigne la structure de Lubjà qui nous embarque dans un long trip torrentueux avant de nous poser là, hagards.

Les moments lumineux et apaisés, comme sur Matamata ou la bien nommée Lucioles, devancent d’autres plus intimistes (Idemidja) ou bruitistes (Liezalav). Mais ce qui frappe à tous les coups c’est l’inventivité et la dextérité des musiciens qui dans leurs dialogues réservent toujours des virages inattendus dans des compositions sinueuses et captivantes. Et alors qu’on croyait avoir tout entendu, le minimaliste Fao prépare le terrain à Aïhadusei, pièce hypnotique qui s’autorise dissonances, cassures, climax et transe et qui pourrait accompagner Kurtz au coeur des eternèbres.

On ressent alors le besoin d’images pour accompagner cette incroyable bande-son. Ça tombe bien, Dalès offre en ce moment une enveloppe sonore à la compagnie Un loup pour l’homme pour son spectacle Dans l’espace. Lavis, live et art-vivant in a nutshell.