Exaspéré que je suis par les flatulences version fragrance Yves rocher de chez Goldfrapp, le Beaurivage serait presque une bénédiction pour cette musique qui c’est usée à force de s’être trop fait servir. Loin des cols sous la neige, David Grumel est à la rame sur une mer asséchée, à moins que le bonhomme se soit échoué loin des contrariétés basses (et des marées) de la vie. Mélancolique à souhait (à signaler la présence à la production du flegmatique Bardi Johannsson) Beaurivage est une douce musique entre le easy listening tendance des années grunge et le trip hop plus trip du tout de la french touch publicitaire. Beaurivage est un beau disque, un disque sans vague, mais plein d’âme (même sur le sirupeux Until The End Of The Time), osant le duo imaginaire avec Billy Holiday (du cran le garçon) le temps d’un poignant Magnolias. Beaurivage est un album, derrière sa facture très lisse, un disque vénéneux qui repousse toujours les limites du plaisir afin de le faire durer le plus longtemps possible. La beauté de l’intranquibilité.