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  • 5 mars 2008 /
    The kills
    “midnight boom”

    rédigé par gdo
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Il y a plus de dix ans sortaient le troisième album de PJ Harvey, to bring you my love. A l’époque Mischka Assayas qui tenait une rubrique chez Lenoir sur Inter, disait après une première écoute de down by the water, que quelque chose venait de se passer, comme si le monde de ceux qui allaient entendre ce titre ne serait plus pareil. Le parallèle est peut être osé, mais quand midnight boom m’a offert ses premières mesures je savais que d’une certaine façon le monde ne serait plus le même, enfin mon monde. Je savais que ma tête ne hôcherait plus de la même façon, que mon corps reprendrait le pas sur la raison, et que je réviserais mon jugement sur un duo sur lequel je n’attendais plus qu’un split normal. The Kills c’est avant tout le duo le plus sexe de ces derniéres années, un homme au riff assassin comme turgescence et une sauvageonne à la beauté imparable. Pour ne pas se réduire le duo se montre sur un lit trop occupé par des photos et autres clins d’œil, pour être le lieu d’ébats charnels. Midnight boom qui prend ses racines dans l’enfance, et aussi un disque accidentel, une furieuse remise à plat après une mauvaise programmation d’un GPS. Il en ressort une urgence jouissive, le plaisir du vertige qui se confond avec une granulation de l’espace pour un frottement incandescent. Du triptyque inaugural tape song en sera le point culminant, comme si The Kills entrait en costume lamé dans une soirée chic pour décomplexer l’assistance. C’est avec last day of magic que le duo changera de dimension dans la perception que nous pouvions nous en faire. VV y chante comme une Polly Jean dans un cristal et la rythmique jubile d’autant de liberté dans ses variations. Jamais on avait aussi bien tapé dans ses mains que sur le faussement quiet Black balloon, chanson où l’on entend les fantômes ouvrir les portes. The Kills touchent du bois, se frottent à lui jusqu’à l’étincelle MEXICO, orgasme rapide et intense, comme pour conjurer un mauvais sort. La folie gagnant (le joueur alphabet pony) The Kills s’abandonnent sur what New York used to be, avant de finir de nous anéantir sur le prodigieux Goodnight bad morning, comme si Beck avait invité Tanya Donnely sur ea changes. Midnight boom fera du bruit, un fracas aussi inattendu que monstrueux. Un disque rare donc, une alchimie qui fout la trouille quand on sait que tout cela est du domaine de l’accident. The Kills viennent de toucher du doigt bien plus qu’un point du plaisir, ils viennent de toucher une forme d’éternité…au moins la mienne. Chef d’œuvre.




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