Sous le pseudonyme de TYTO (avec un Y, rien à voir avec l’ex-président de ce que nous appelions la Yougoslavie), se cache un multi instrumentiste italien, Beppe Scardino (membre de C’mon Tigre que nous connaissons bien ici). Si cette introduction est importante, c’est qu’ « Intoru » et le nom de l’album pouvait nous laisser à penser que cette production iconoclaste nous arrivait du Japon ou de la Corée du Sud. C’est un des nombreux mystères qui se cachent derrière ce disque qui nous fera passer du coq à l’âne, désorientant notre boussole interne, pourtant habituée à être malmenée. De « Jerks » une échappée des Kills dans un vectrex atteint d’un virus informatique et se rendant à une espèce d’oraison funèbre chez Portishead. Dit comme cela, cela fait petite phrase incompréhensible de chroniqueur en mal d’inspiration, mais je vous l’assure, c’est presque une évidence en écoutant la chose (c’est une chose, chantée par Adele Altro). C’est en compagnie de Valeria Sturba que Beppe partira en excursion, sur un « Yume-Chan » féerique, moment de poésie sonore, plongée qu’un saxophone viendra péniblement contrarier. Trois morceaux, trois environnements, et nous n’étions pas au bout de nos surprises. Dés « Excessive Empathy », le rythme cardiaque s’emballe, l’électronique prend le pas sur tout, même le pouvoir sur « Mannequin » morceau comme sorti tout droit du cerveau d’un robot déréglé. Après le flux sanguin, ce sera la sueur qui coulera sur notre front, « Minore » nous plongeant dans une atmosphère oppressante, « Underachiever » finissant par nous achever, sous un rythme lourd, martial, et dansant, comme le chant du cygne de cette technologie qui finira par connaître la même destinée que l’ensemble des humains apprenant la fin inévitable, la dépression. Drôle de disque que celui-ci, une allégorie, nous faisant passer du conte de fées à l’apogée du fer. Circuit déprimé.