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L’année dernière, la saisissante singularité d’Emma Broughton – remarquée vocalement au sein de projets remarquables (Thousand, Bon Iver, Feist et Orouni) – apparaissait au grand jour, avec la sortie du EP « I Know About You », premier jalon d’une carrière solo démarrée en 2017. La multi-instrumentiste passée par le conservatoire, dans une autre vie chercheuse en sociologie et voix pour des réclames publicitaires, y déployait son amour pour les climats folks embrumés et le clair-obscur électronique, en quatre titres envoûtants – on la retrouve par ailleurs sur « Les micro-siestes acoustiques – volume 1 » de Bastien Lallemant : hyperactive, Emma largue les amarres et se consacre à corps perdu dans la musique, parce que « J’ai fini par me dire : « Je ne peux pas faire (de la recherche) toute ma vie. ». J’allais m’emmerder, ça ne m’excitait pas. ».

Avec son nouvel EP, « There is no End in Me », au titre réflexif et intrigant (nous sommes effectivement sans fin dès lors que nous sommes en vie – mise en abyme de l’amusant pari borgésien), Blumi fait florès. En cinq titres méditatifs, de sa voix pure légèrement voilée, elle se vit narratrice de doutes sans résolution attendue : rien de meilleur que l’incertitude. Après un introductif «  Border Country », dont les minimalistes entrelacs chantés font des merveilles, elle déploie ses ailes sur un jazzy-lounge « Outside The Church » à la conclusion émouvante. Arpèges folk sur « Everyone Heals » à la mélodie hantée perfusée de trip-hop, avant l’aventureux spoken word mâtiné de RnB électro de « Dresden », et puis, trop vite, tout se termine sur un apaisé « I See You » acoustique aux flûtes 70s ; oblique et hypnotique, tel est le voyage sans fin de Blumi, qui en toute générosité nous offre un roadtrip lumineux et apaisant.




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