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Que l’imagerie de Katy J Pearson ne vous trompe pas (folkeuse + revival début années 80), on a affaire à une artiste affirmée et ambitieuse qui, même si elle n’en fait pas état en interview, lorgne vers le mainstream, en témoignent les mélodies très (trop) faciles de son deuxième album, « Sound of the Morning ». Donnez-lui des moyens et elle ira se colleter dans les charts avec Katy Perry et Taylor Swift. Évidemment, des guitares acoustiques, arpégées ou non, on en trouve, et il y a bien quelques chansons épurées, qui mettent en valeur la voix nasillarde et haut perchée de l’Anglaise, dont certaines inflexions et phrasés rappellent Kate Bush. J’ai connu des voix de tête plus agréables (notamment celle d’Olivia Merilahti) mais, passé un sursaut lors du premier morceau, on s’habitue (ou pas) (moi, c’est pas). La chance d’être en retard sur son planning de chroniques, c’est qu’on peut parcourir celles déjà rédigées par d’autres, et pour le coup elles me laissent perplexe : l’on y évoque systématiquement la country et le folk, quand moi j’entends un album de variété pop rock, qui intègre certains codes indie à la mode – références 70s, production sèche – pour gagner en crédibilité.

Il faut savoir que Katy J Pearson avait, il y a quelques années, monté avec son frère un duo (Ardyn), dont on trouve une trace discographique (« Bloom EP ») et, sans surprise c’est grand public, une sorte d’électro dance synthpop moutonnière assez immonde. Apparemment, après avoir signé chez Universal, ça a tourné au vinaigre, adieu la Californie, Katy rentre chez elle, amère mais déterminée à faire les choses à sa façon : « Le plus grand conseil que je puisse donner aux femmes, surtout aux jeunes femmes qui débutent, c’est de s’entraîner à dire non, tout le temps. Surtout à un homme qui essaie de changer votre chanson. Je ne disais pas assez non quand j’étais plus jeune, et je laissais surtout les hommes profiter de mon son et de me faire sentir mal à l’aise et en danger ».

Après un « Return » paru en 2020 et plébiscité par la critique, qui voyait en elle un mix entre Stevie Nicks et Dolly Parton, Katy récidive et s’entoure des producteurs Ali Chant (Dry Cleaning) et Dan Carey (Wet Leg, Fontaines DC) pour mettre en scène les onze titres d’un « Sound of the Morning » clinquant et néanmoins anecdotique, et avancer – à couvert – ses pions sur l’échiquier mainstream. On ne peut pas reprocher à quelqu’un de viser les sommets ni de tirer parti de la paresse et de l’inculture de chroniqueurs qui vous taillent sur mesure une respectabilité underground folk rock miragineuse – il suffit d’écouter les débuts musicaux de Katy J Pearson pour s’en convaincre -, mais à mon sens, la ficelle est trop grosse, je passe mon tour : le Canada Dry, j’aime pas ça.




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