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J’entends plus la guitare était le titre d’un film de Philippe Garrel !!! Grand absente de ce disque de Broken Waltz, elle est pourtant présente, remplacée avantageusement par des cuivres, elle est l’ombre qui plane sur des riffs parfois Morphinien. La couleur que cela donne au nouvel album de Broken Waltz confirme ce que nous avions descellé chez ce trio. avec « ....and disasters » le groupe nous plonge dans une atmosphère qui n’est pas si éloignée de celle de La Nuit du Chasseur quand Harry Powell rode sans cesse pour retrouver les deux bambins fugitifs émérites dans une barque. On y retrouve la même mort rodant, les mêmes tourbières dans lesquelles les pas ralentissent comme si la terre tentait de nous tuer en nous épuisant. Présenté comme un diptyque, l’album est une plongée dans ce que l’esprit humain a de plus tordu, donnant à la frousse le droit de demander l’asile politique au tribunal de La Haye, avant son passage en décontamination dans un lavoir jouxtant le fleuve intranquille dans lequel Nick Cave plongeait sa plume quand la rage volcanique cherchez à se transcender. Les éléments sont là, tapis dans l’ombre, dans une cage, leur souffle refroidissant la nuque, leur chaleur irriguant notre épiderme d’une sueur malade, mais addictive. Car si le processus peut nous permettre l’inconfort, c’est bien lui que nous cherchons ici, nous faire peur avec l’art quand dehors la réalité semble plus cruel. Diabolique, Broken Waltz ne vient pas de l’enfer, mais signe un disque pour nous prémunir des nouveaux totems, des faux prophètes, comme des hallucinations, car nous l’entendons cette six cordes, même en son absence. No More Shall We Part.




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