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Les premières ébauches des morceaux de The Tunnel and The Clearing remontent à 2018, soit quelques mois seulement après la sortie de A Flame My Love en 2017, huitième album de la multi-instrumentaliste Cécile Schott. Huit albums enchainés avec une régularité non moins impressionnante que les trésors d’inventivité rythmique et sonore que chacun d’eux renferme.

L’élan dans la composition a été coupé net, Cécile Schott devant faire face à la découverte d’une maladie l’empêchant de composer ouvrant une période de bouleversements successifs (intime de fait, professionnels et géographique) l’amenant en mars 2020 à Barcelone période, qu’il est difficile de caractériser pour tout à chacun de propice à la sérénité et l’apaisement mais qui marque néanmoins la reprise des compositions de ce neuvième album. Et c’est en partie cette double perspective intime et collective qui fascine ici.

Cette traversée électronique, largement instrumentale qui s’ouvre par l’ample The Crossing fait la place belle, quasi exclusive même aux sonorités de claviers à forte orientation introspective, contemplative, presque mystique sur le titre éponyme de l’album.

Revelation poursuit cette orientation, portée pour la première fois par la voix calme, posée, qui tout au long du disque restera d’une troublante retenue même au plus fort de la rudesse de l’intimité exposée que les paroles expriment notamment sur la sublime Implosion-Explosion, entêtante et vertigineuse métaphore possible du double confinement intime et collectif.

Le diptyque Gazing at Taurus - Santa Eulalia et Gazing at Taurus - Night Sky Rumba marque une légère accélération des rythmes et les premiers pas presque dansant vers un horizon plus lumineux, ouvert et affirmé.

Il offre aussi l’occasion, au fil des écoutes (au casque c’est encore plus perceptible), le regard perdu dans le sublime artwork de Andrés Gómez Servin d’y voir non seulement la perspective de l’issue du tunnel qui s’incarnera dans le final Hidden in the Current mais peut-être aussi, la façon dont chaque nuance, variation, atténuation, écho des sonorités que ces drôles de machines aux noms venus d’ailleurs produisent, atténue la froideur grise présumée de ces dernières pour conduire à la clarté, simple, limpide et sublime de l’émotion brute la plus troublante.

L’année que nous venons de passer marquera peut-être une rupture dans nos sociétés, un bouleversement, positif, solidaire et humain, si l’on veut être optimiste (mais l’extrême opposé n’est pas à ce stade non moins probable), elle nous a de toute évidence tous intimement marqué et changé. Irrémédiablement.

Elle n’a, pas plus que les deux précédentes, par contre en rien altéré de la faculté de Colleen de composer la musique électronique la plus vibrante, sensible, intime et profondément émouvante qu’il soit probablement possible de faire. Irrémédiablement.

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