Dans le langage souvent très imagé et cinglant de notre cher Français, nous appelons cette période où nous nous marrions, que nous achetons un bien immobilier dans une banlieue sympathique sans être cossue, une forme d’embourgeoisement. Il en résulte souvent le reniement d’une partie de son passé, de ses envies, et les soirées en compagnie de voisin autour d’un barbecue se font alors plus souvent avec comme fond sonore le pire du mainstream qu’avec un bon vieux Lou Barlow.
Margan Enos, alias Other Houses, maintenant loin du DIY de ses premiers albums, signe avec « Twin Who Fence » un virage non seulement dans sa vie, car il fait parti de ces mariés installés, mais aussi dans la conception même de ses disques, utilisant les ordinateurs, et pas seulement pour écrire ses papiers sur l’actualité musicale. Mais rassurez vous tout cela n’a pas mené Other Houses vers une aseptisation pouvant le faire tomber soit dans le silence ou le mainstream. Le jeune homme a plutôt la dent dure, faisant un constat sans complaisance de la monotonie possible et de ses dangers psychiques (Invented Enemy), rappelant le meilleur de Sebadoh sur une chanson titre qui bousculerait le premier auditeur de chez EY sirotant son diet coke devant une série Netflix. Toujours chez Aagoo, Other Houses ne compte pas s’endormir, mais pourquoi pas de réveiller une classe moyenne qui semble donner peu de crédit à sa vie. Middle class Hero.