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Lors de la bascule vers ce qui devait être une belle année 2020 (ben, oui, 2020, çà devait être bien…çà rimait, c’était super comme résolution), deux sujets revenaient régulièrement dans les conversations. Le premier venait de Chine (de Wuhan plus précisément) et ne s’appelait pas encore Covid, le second venait d’Angleterre, de Brighton plus précisément) et s’appelait déjà Squid, les deux entourées des rumeurs les plus folles.

Louis Borlose, Ollie Judge, Arthur Leadbetter, Laurie Nankivell et Anton Pearson sortaient sous cet étrange patronyme aquatique un second EP convaincant Town Centre qui en quatre titres brassant avec jubilation les influences punk-rock, krautrock aux sonorités électroniques et jazz leur valut de signer chez Warp Records pour ce premier LP Bright Green Field qui démarre presque en signe d’allégeance par la courte boucle Resolution Square.

Influence warpienne qui reviendra soutenir par touches certains morceaux, tel un soubassement reliant Boy Racers à 2010 en passant par le catchy Paddling. Sur cette base, les influences déjà présentent sur le second EP vont, de titres en titres, se déployer, se rapprocher de références évidentes, s’en nourrir et les reposer là, légèrement décadrées, juste troublées, à l’image du sublime artwork qui orne Bright Green Field : bien là sur le fond, mais aux contours légèrement et sciemment déphasés et finalement pas si facilement identifiables que çà.

Un des réels points fort du disque est le travail des cuivres (saxophone, trompette, trombone…) The Flyover en étant l’exemple le plus direct et Documentary Filmmaker celui qui marque peut-être sa meilleure intégration aux compositions du groupe.

Cette force permet aussi de nourrir un groove dansant et immédiatement addictif sur G.S.K. (qu’il est difficile de ne pas écouter sans avoir la petite lumière LCD Soundsystem qui s’allume dans un coin de la tête quand même) ou plus ambigu sur Global Groove sur lequel le point de tension entre apaisement et colère que le texte porte atteint un équilibre proche de la perfection.

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Car ce qui caractérise et séduit aussi chez Squid c’est bien cette énergie folle, cette puissance rock brute, cet inconfort qui traversent les textes du groupe et que la voix de Ollie Judge, chante, incarne, hurle parfois seul sur Peel St. ou accompagné de Martha Skye Murphy sur l’imparable Narrator.

Avec ce premier LP, Squid signe un disque à la fois ample et ambitieux, immédiatement euphorisant et de fait totalement indispensable pour attaquer l’été. Ne lésinez pas sur le nombre d’injections ( open bar sur les rappels) car comme le chante Ollie Judge en conclusion de Pamphlets : « Open wide, we’ve got everything, everything you like ».

2021 : Covid out. Squid in.

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