Dylan (Man gave names to all the animals), Tue-Loup, Mendelson : coucou !
Le festin est celui des mots, des lectures, des cordes de guitares frottées, des boucles.
Le langage parlé, la voix parlée d’une conversation avec personne, pour soi. La voix parlée pour se rassurer devant la violence quotidienne des voisins, des pavillons, des femmes écrabouillées par la vie à deux.
Festin écrit et donne des nouvelles, parle de tout et de rien, et de tout, sans rien espérer. Mais comme il y a des espaces, on respire encore un peu. Par petites bouchées. Petites foulées.
Les descriptions douces convoquent Eugène Savitzkaya, et la menace sourd sous chaque phrase. Oui, ça va mal finir, mais quand, et comment ? On ne le saura pas. Car Festin ne conclut pas, Festin ne sature pas l’espace. Et plus la voix baisse, plus terribles sont les histoires. Les morts accidentelles rôdent, les meurtres semblent hésiter à se commettre. Peut-être leur désir suffit-il.
Des corps sont arrêtés par des mots, comme trop souvent. Alors d’autres mots pour dire cela, guérir cela, dire qu’il est impossible de connaître qui que ce soit. Comprendre quoi que ce soit. Sauf, parfois, un accord de guitare, à la fin d’une chanson.
Le tout dernier accord.
Celui qui ouvre sur l’infini.