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Il y a dix ans, Heligoland était sur le Volume 23 de nos compilations, et à l’époque avec la fausse gentillesse qui parfois me caractérise, j’avais appuyé ce choix en disant que nous pouvions nous satisfaire de l’ennui, même quand nous écoutons de la musique. A l’instar des Cocteau Twins (Ce nouvel album est produit d’ailleurs par....Robin Guthrie), le duo australien composé de Karen Vogt (chant, guitare) and Steve Wheeler (basse, guitare) installe avant tout une atmosphère avant de véritablement construire une chanson. Si ce style connaît une seconde jeunesse grâce à des groupes comme Chromatics, qui comme sur « Shadows » savent y inclure une mélodramatique sensuelle et mystérieuse qui plaira tant à Lynch (La pochette comme un clin d’œil double avec Bowie) pour Twin Peaks, l’ambiance de ce nouveau Heligoland (qui d’ailleurs a également un titre du nom de « Shadows » ) serait plus une longue plage pouvant illustrer l’ « Inland Empire » du maître du cinéma. « The Quiet Fire » est une envolée sans décollage, la preuve que l’univers de Low ne donne pas ses clés aussi facilement, et que l’on peut tomber plus vite que prévu dans les faubourgs du Clannad irlandais. Mais ne boudons pas notre plaisir, et ne soyons pas si sentencieux, le voyage n’est pas que celui de l’ennui, il est aussi celui des nouveautés. Enregistré en France, il donnera à Karen l’occasion de signer des morceaux seule (comme « Palomino »). En installant son écriture dans le confort relatif d’un espace sans fin, Heligoland se laisse aller à la divagation, à la distension de la mélodie parfaite (car le duo n’a rien perdu de son savoir-faire incomparable), à l’écartèlement des mots comme nous le ferions pendant un execice de diction chez un orthophoniste, ne poussant jamais à l’extréme des pistes nouvelles (Running) qui pourrait faire basculer le duo, non pas dans les bras de Morphée, mais dans ceux plus dangereux pas plus attrayant d’un shoegaze à la vapeur inquiétante. En ayant réveillé notre intérêt après dix ans, Heligoland a peut-être raté les passages dans un temps nouveau. Une fausse, belle quiétude anachronique.




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