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C’est fou comme il facile de s’habituer aux bonnes choses, comme il est parfois si simple de les considérer comme acquises, d’oublier de les apprécier à leur juste valeur. De fait, Low Tide, troisième disque en autant d’années de Erwan Pepiot sous le nom de Somehow pourrait finalement se noyer dans la surabondance par instant étouffante de nos quotidiens surbookées et surconnectés.

La suite de The desert of Wasted Time et de Hidden mémories, mérite pourtant un tout autre sort. En effet, il est difficile de ne pas se laisser porter dès les premiers instants de The Wave par l’énergie et la joie communicative de cette impeccable composition pop-rock post-smithienne que la voix haute et impressionnante de Erwan Pepiot incarne magnifiquement, trouvant également dans la réponse féminine que lui apporte sur l’ensemble des titres Aurélie Tremblay le meilleur moyen de s’émanciper du rapprochement trop évident à Morrissey.

Invisible Walls et I Threw it All Away offrent ensuite deux belles cavalcades cadencées au piano, à la boîte à rythme et une ligne de basse entêtante orientant les compositions vers une pente presque cold-wave que Over the Raindrops accentue dans la foulée et dont Modern Life un peu plus tard viendra en donner un autre exemple rageur.

Un des vrais plaisir qui se révèle au fil des écoutes inévitablement répétées de ces neuf morceaux et la richesse et l’élégance des arrangements de pianos, de cordes, de percussions qui traversent par exemple A Mirage of Us ou l’impeccable et totalement addictif Shut Your Eyes and See que nous avons le plaisir d’accueillir sur le volume 49 de nos compilations.

Le secret de la réussite de Low Tide transparaît peut-être au creux de Take on the Best au cœur du disque quand Erwan Pepiot scande when winter comes (…), keep the best, leave the rest. Prendre le meilleur des influences musicales pour mieux se les approprier, et tracer sa voix. Peut-être aussi une certaine idée de la vie au fond, à laquelle nous serions bien tenté de souscrire, ne serait-ce que pendant les 34 minutes de ce disque, qui à quelques jours de l’heure d’hiver, c’est sûr et certain, on va garder. Et apprécier.




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